
- François Bayrou, ancien ministre, fondateur du MODEM et maire de Pau
- Julien Fretel professeur de science politique, université de Paris I
- Pauline Schnapper, Professeure de civilisation britannique à l'Université Paris 3
**- Sylvie Guillaume, ** professeure émérite d’histoire contemporaine à l’Université de Bordeaux 3
Dans notre pays, le centre est un mystère. Tout est propice à son avènement, et pourtant, il se laisse encore désirer.
Depuis plusieurs années, il semble disposer d’un espace politique conséquent, entre une gauche touchée par l’incurie gouvernementale et une droite divisée et concurrencée par un Front National conquérant, tant sur le plan électoral que sur celui des idées.
Pourtant, l’élection de Jean-Christophe Lagarde à la tête de l’UDI s’est réalisée dans une indifférence quasi-générale, et le MODEM de François Bayrou peine à devenir le grand parti centriste que le troisième homme de la présidentielle de 2007 espérait.
Pour l’observateur attentif de la vie politique française, le centrisme porte en lui plusieurs paradoxes.
Voilà une famille politique qui prétend depuis 50 ans rassembler les Français autour d’une conception de la modération, valeur supposée cardinale de nos concitoyens, et qui échoue à le faire parce qu’on la taxe de timidité politique, voire de mollesse.
Une constellation de partis qui pourrait tirer bénéfice d’une politique nationale plus centriste que jamais, au moins dans le domaine économique, mais qui ne parvient pas à faire entendre sa différence, pourtant réelle sur ses sujets de prédilection, notamment l’Europe.
Une famille politique enfin qui dénonce la guerre stérile entre la gauche et la droite mais qui continue à penser sa stratégie en terme d’alliance, principalement avec la droite.
Tous ceux qui ont tenté de prendre le chemin de l’indépendance réelle, depuis Jean Lecanuet à l’élection présidentielle de 1965 jusqu’à François Bayrou en 2007, ont jusqu’à présent échoué.
C’est donc pour percer ce mystère centriste que nous avons voulu essayer de comprendre l’évolution des partis qui le composent, ses valeurs, sa culture politique, ou encore la sociologie de ses militants et de ses sympathisants.
Le centre est-il un arbitre ou un acteur politique, c’est cette question un peu provocatrice que nous nous posons aujourd’hui, avec nos invités, dans cette nouvelle édition de L’Atelier du pouvoir.
Le conseil de lecture de la semaine:
Alain Duhamel, Une histoire personnelle de la Cinquième République, Plon, 2014
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