Le requiem de la social-démocratie européenne ?

Matteo Renzi annonce sa démission dans la nuit du 4 au 5 décembre 2016, après le rejet par les électeurs italiens de ses réformes constitutionnelles
Matteo Renzi annonce sa démission dans la nuit du 4 au 5 décembre 2016, après le rejet par les électeurs italiens de ses réformes constitutionnelles ©AFP - Andreas SOLARO
Matteo Renzi annonce sa démission dans la nuit du 4 au 5 décembre 2016, après le rejet par les électeurs italiens de ses réformes constitutionnelles ©AFP - Andreas SOLARO
Matteo Renzi annonce sa démission dans la nuit du 4 au 5 décembre 2016, après le rejet par les électeurs italiens de ses réformes constitutionnelles ©AFP - Andreas SOLARO
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Du renoncement de François Hollande à briguer un second mandat, à la démission de Matteo Renzi, la social-démocratie européenne vit-elle la fin d'un cycle politique ?

Avec
  • Fabien Escalona docteur en sciences politiques, chercheur associé au laboratoire Pacte de Sciences-po Grenoble, journaliste à Mediapart
  • Pervenche Berès eurodéputée S&D au parlement européen, présidente de la délégation socialiste française

A un mois de la primaire du Parti socialiste, la social-démocratie ne fait pas consensus, c’est le moins que l’on puisse dire.

Elle est critiquée sans qu’on la définisse jamais vraiment, et fait partie de ces mots poisons de la vie politique française, comme multiculturalisme ou libéralisme, qui font l’objet d’une omerta, y compris par ceux qui la défendent.

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Jugée trop modérée, ambivalente, voire molle ou ennuyeuse, elle est considérée en France comme l’antichambre du social-libéralisme, une maladie du socialisme, une forme de traîtrise de ses idéaux fondateurs. Dès le XIXème siècle, elle est identifiée par Karl Marx à une tentative de délégitimer l’ambition révolutionnaire, qui seule pourrait faire triompher le prolétariat.

Si la France n’a que récemment revendiqué ouvertement ce courant du socialisme, l’idée a fait florès dans le reste de l’Europe, notamment en Europe du Nord et en Scandinavie, où de nombreux partis politiques ont revendiqué très tôt ce progressisme modéré teinté de dialogue social dont l’ambition était moins de renverser le capitalisme que de le corriger.

Depuis plus d’une décennie pourtant, on ne cesse d’annoncer la mort de la social-démocratie, incapable d’endiguer les excès du capitalisme et les inégalités qu’il engendre, ce qui n’empêche pas les partis sociaux-démocrates de se poser en seule voie raisonnable pour la gauche européenne.

Réfléchir à la social-démocratie, c’est s’interroger sur ce que peut être une gauche moderne dans une Europe où les conservatismes, voire les populismes triomphent. C’est tenter de penser l’alternative au libéralisme et à la dérégulation qui semblent les seuls horizons du système politique. C’est s’interroger enfin, dans le cas français, sur la mythologie de la radicalité qui imprègne, à droite et à gauche, notre imaginaire politique.

Qu’est-ce que la social-démocratie aujourd’hui et quelle est son histoire ? Est-elle un idéal dépassé ? Est-il possible de la réinventer alors que les idées de gauche ne semblent jamais avoir été aussi minoritaires dans l’opinion publique française et européenne ?

Ce sont les questions que nous abordons cette semaine avec nos invités dans ce nouvel Atelier du pouvoir consacré au concept de social-démocratie.

Pervenche BERES, Fabien ESCALONA
Pervenche BERES, Fabien ESCALONA
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