Les hommes politiques peuvent-ils être sincères ?

Edition des "causeries du samedi" de Pierre Mendès-France par Julliard, 1955
Edition des "causeries du samedi" de Pierre Mendès-France par Julliard, 1955 ©Maxppp - Pierre Mendès-France
Edition des "causeries du samedi" de Pierre Mendès-France par Julliard, 1955 ©Maxppp - Pierre Mendès-France
Edition des "causeries du samedi" de Pierre Mendès-France par Julliard, 1955 ©Maxppp - Pierre Mendès-France
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Menteurs, calculateurs, hypocrites, dissimulateurs…Nul besoin de consulter les nombreuses enquêtes d'opinion pour savoir que la sincérité des hommes et femmes politiques - ou plutôt son absence - est l'une des causes principales de la distance des citoyens avec la politique.

Avec
  • Myriam Revault d'Allonnes Philosophe, chercheure associée au CEVIPOF (Centre de recherches politiques de Sciences Po) et professeure émérite des universités à l'École pratique des hautes études.
  • Michel Rocard ancien Premier ministre socialiste de François Mitterrand

Accusés de promettre sans pouvoir tenir, de mentir une fois parvenus au pouvoir ou de refuser la transparence - devenue l'indépassable horizon de nos démocraties, les politiques passent leur vie à se justifier d'une sincérité intacte de leurs convictions et de leur action, sans toujours convaincre.

Ce qui nourrit un décalage entre la multiplication des promesses de sincérité et le sentiment croissant que le mensonge domine notre vie politique. 

Le philosophe espagnol Daniel Innerarity rappelle que la sincérité en politique est l'une des grandes questions démocratiques. Elle implique une réconciliation impossible entre ce que les politiques promettent, ce qu'attendent les électeurs, et ce que les dirigeants peuvent en réalité accomplir une fois élu.

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On peut en conclure, comme il le fait, qu'il ne faut pas trop attendre de la politique en démocratie. Mais on peut également s'interroger sur la défiance qui structure notre rapport au monde politique. La classe politique pense que la sincérité coûte plus cher qu'elle ne rapporte, les citoyens n'étant pas prêt à entendre la vérité ; et la masse de nos concitoyens voit dans la sincérité un signe de la trahison de nos élites qui nous cachent la vérité.

Tout ceci étant dit, comment définir la sincérité en politique ? Est-elle toujours de bon aloi et de circonstance ? Comment l'améliorer pour ressouder les liens politiques qui nous unissent à nos dirigeants ? Ce sont les questions, moins évidentes qu'il n'y paraît, que nous abordons aujourd'hui avec nos invités :

Michel Rocard, ancien premier ministre, un des grands tenants du "parler vrai", et Myriam Revault d’Allonnes, philosophe, professeure des universités à l’École pratique des hautes études, spécialiste de philosophie morale et de philosophie politique.

Michel Rocard
Michel Rocard
© Radio France - cb
Myriam Revault d’Allonnes
Myriam Revault d’Allonnes
© Radio France - cb

Archives

  • ## Michel Rocard, Congrès de Metz, avril 1979
  • ## Edouard Daladier, Président du Conseil, 4 avril 1938
  • ## Pierre Mendès France, Président du Conseil, Première causerie radiophonique du samedi, 26 juin 1954

Lors de ce premier rendez-vous hebdomadaire avec les Français (il y en aura 26 de juin 1954 à février 1955), il explique son intention de s'adresser régulièrement au pays pour lui "parler en toute simplicité".

Extrait de la première causerie radiophonique du samedi de PMF 26 juin 1954

1 min

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