- Melanie Torrent Maître de conférences en histoire et civilisation britanniques à l'Université Paris Diderot
- Mireille Lemaresquier
- Paul Poudade Diplomate de carrière, chef du Protocole sous la présidence de Jacques Chirac
- Jean-Marie Cambacérès Ancien député, Président exécutif de Démocratie 2012
Décryptons le rôle que ces voyages jouent dans les relations internationales, ce qu'ils nous disent de la personnalité même des présidents de la République et de la façon d'exercer le pouvoir... Si les voyages forment la jeunesse, forment-ils aussi les présidents ? Pensés pour réaffirmer les liens d’amitié entre nations et donc prévenir les guerres, les voyages présidentiels à l’étranger sont des actes porteurs de symboles forts qui structurent la diplomatie française et témoignent du pouvoir personnel du Président de la République.Ces voyages se sont multipliés depuis un demi-siècle. Alors que le général de Gaulle en réalisait en moyenne 3 par an, François Hollande a effectué 42 voyages à l’étranger par an depuis son arrivée au pouvoir.Toujours plus médiatisés, toujours plus courts, avec des enjeux économiques et politiques de plus en plus marqués, les voyages impliquent un protocole élaboré et mobilisent une organisation complexe et relativement couteuse. On pourrait à première vue juger qu’ils sont une perte de temps, d’argent et d’énergie, alors que la révolution des communications permettrait des résultats équivalents à travers les vidéo-conférences. On se souvient du mini-scandale engendré par la commande et l’aménagement de l’Airbus présidentiel par Nicolas Sarkozy en 2010 pour faire face à ses impératifs de déplacements, avion surnommé bientôt Air Sarko One par les esprits taquins. Cette conception d'une inutilité des voyages présidentiels est pourtant une illusion, tant les rapports inter-personnels entre chefs d’Etat et l’enjeu symbolique des déplacements sont porteurs d’un poids politique non négligeable. Car le président ne se déplace jamais seul, et on ne saurait résumer ses visites à la résolution de problèmes ou l’affirmation d’une amitié bilatérale.
Comment s’organisent les voyages présidentiels ? A quoi servent-ils ? Comment différencier les types de voyages et juger de leur réussite ou de leur échec ?

Invité-e-s : Jean-Marie Cambacérès, ancien député socialiste du Gard, Président de Démocratie 2012, une association de soutien à François Hollande, auteur du livre "Dans les coulisses des voyages présidentiels" paru en 2015 chez Le Cherche Midi. Mireille Lemaresquier, ancienne correspondante de Radio France, Chef du service "monde" de France Info de 2001 à 2013, présidente de L'Association de la Presse Présidentielle (APP) de 2007 à 2011. Paul Poudade, diplomate de carrière, ancien ambassadeur de France en Hongrie, au Guatemala, en Turquie, chef du Protocole sous la présidence de Jacques Chirac, auteur du livre "Dans l'ombre du président" paru en 2014 chez Michel Lafon
La séquence internationale : Le déplacement d'Elisabeth II à l'étranger Melanie Torrent, maître de conférences en histoire et civilisation britanniques à l'Université Paris Diderot, spécialiste de la politique étrangère du Royaume-Uni. Co-auteure avec Claire Sanderson de "La puissance britannique en question: politique étrangère et diplomatie au 20ème siècle*"* [Bruxelles, P.I.E. Lang, 2012.]
Erratum : *Lors de la séquence internationale, * Mélanie Torrent signale qu'il fallait entendre la "Reine s’est rendue en Russie en 1994" et non en "1984". Merci par avance de votre attention et de votre compréhension.
Le conseil de lecture de la semaine Le château de Mathieu Sapin [2015, Dargaud] Certains s’en souviennent, on doit déjà à Mathieu Sapin un récit en images de la campagne de François Hollande en 2012, intitulé "Campagne présidentielle" [2012, Dargaud]… et avec "Le château" c’est disons la suite… Le dessinateur a passé plusieurs mois embedded comme on dit à l’Elysée, suivant de multiples déplacements, des cérémonies à l’Elysée, le Noël du président, la visite d’Etat d’un hôte étranger, il est allé partout dans le fameux Airbus présidentiel, dans des réunions de cabinet, sa bande dessinée est à la fois une plongée dans ces fameuses coulisses et une revisitation de quelques moments forts qui ont agité le début du quinquennat, qu’ils soient politiques comme le remaniement qui a conduit à la nomination de Manuel Valls à Matignon ou plus intimes mais avec des conséquences politiques également comme le fameux départ précipité d’Aquilino Morelle, le conseiller politique du président de la République au goût un peu trop prononcé pour les cireurs de souliers. Alors l’intérêt de l’ouvrage, outre un vrai talent de dessinateur et de dialoguiste, c’est le côté petite souris de Mathieu Sapin, car encore plus qu’un cameraman ou qu’un photographe, le dessinateur se fond dans le décor, et Mathieu Sapin, pour ceux qui le connaissent, a le don de savoir se faire oublier, mais précisément pour ne rien oublier, en témoigne les multiples scènes dont je** peux témoigner personnellement pour en avoir vécu plusieurs qu’elles sont véridiques de bout en bout, notamment sur le rapport parfois tendu, parfois compliqué de la presse présidentielle au chef de l’Etat et à son entourage. * [ Thomas Wieder] *
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