Un candidat peut-il se passer de programme ?

Dans un monde politique idéal, le programme est censé jouer un rôle fondamental dans une campagne politique en général, et présidentielle en particulier.

On se souvient des tractations mémorables entre communistes et socialistes en 1972 pour le programme commun, ou encore des discussions âpres entre l’UDF et le RPR pour les plateformes communes des années 1980.

Dans l’absolu, le rôle d’un programme est de permettre au candidat de porter un projet élaboré avec son équipe pour réformer le pays, projet qui doit bien entendu s’avérer cohérent, lisible et surtout soucieux des grands enjeux nationaux.

En réalité, les choses sont bien plus complexes.

D’abord parce qu’un nombre important d’acteurs sont amenés à avoir une influence sur le programme : l’équipe du candidat mais aussi son parti, ses alliés et les ralliés, les communicants, et, de plus en plus, les citoyens ordinaires qui réclament d’avoir leur mot à dire sur le projet de leur champion. Tout cela embrouille l’élaboration d’un programme clair et lisible par tous.

Ensuite parce que cette cohérence politique du programme devient une donnée de plus en plus aléatoire, alors qu’on a enterré depuis longtemps les grandes idéologies et que la communication politique joue un rôle de plus en plus central dans la vie politique.

Enfin parce qu’on peut avoir le sentiment que les sujets secondaires dominent dans une campagne. La question est de savoir ce que pèse une proposition essentielle mais complexe à comprendre face au buzz simplificateur d’une idée choc de détail qui ne manquera pas d’attirer l’attention des médias.

A quoi sert un programme politique ? Comment s’élabore-t-il ? Les programmes ont-ils encore un sens à l’heure des vérités relatives ?

Ce sont les questions que nous posons aujourd’hui à nos invités dans ce nouvel Atelier du pouvoir qui s’interroge sur le rôle des programmes politiques dans l’élection présidentielle.