Tomás Gubitsch + Jessica Abel

Tomás Gubitsch porte le voyage en lui. Descendant d'émigrés hongrois en Argentine, il a fui la dictature pour s'installer en France il y a plus de 30 ans. Vedette avant l'âge de 20 ans, à travers le groupe de rock Invisible, il voit très tôt son talent de guitariste reconnu. Il participe en 1977 à la série de concerts d'Astor Piazzolla à Paris. Itaca , c'est le dernier disque en date qu'il signe. Itaque, Ulysse, le voyage, l'exil forcé, le retour rêvé : voilà ce qui le fonde, en partie. Sa musique n'est pas "hybridation" du tango avec d'autres musiques, mais un tango libre et exigeant, fait de ses influences et de sa culture musicale. "Je veux faire la musique que j'ai envie d'entendre et qui n'existe pas. Et je constate la part du tango qu'il y a dans cette musique", dit-il. Entre 1989 et 1999, il laisse ses guitares de côté, qu'il a même failli vendre. Il compose alors énormément, travaille notamment avec Hugues de Courson (Songs of innocence ). Quand il revient à la guitare, ce sont des retrouvailles, et il manifeste alors une faim renouvelée pour son instrument. Depuis il co-conçoit même ses guitares. Ce soir, il nous fait même cadeau d'un petit live dans le studio de L'Atelier du Son.

Tomás Gubitsch est en concert au Café de la Danse , à Paris, le mercredi 24 avril.

Dans la 2e partie de l'émission, rencontre avec Jessica Abel . Cette dessinatrice de bande dessinée américaine travaille sur la radio. Elle a réalisé il y a plusieurs années plusieurs pages sur les coulisses de l'émission This American Life. Elle poursuit en ce moment ce chantier mettant en parallèle la bande dessinée et la radio, où elle se pose des questions de narration, de traduction d'émotion, de "storytelling"... On en parle avec elle ce soir.

**Thomas Baumgartner (production), Somany Na (réalisation, Sébastien Royer (prise de son) **