Dans un futur proche, Internet est essentiellement accessible par le Néther, un univers virtuel immersif composé d'une multitude de mondes virtuels thématiques. Les humains du monde réel peuvent y piloter des personnages et, sous cette apparence, interagir avec d'autres personnages virtuels.
Dans un futur proche, Internet est essentiellement accessible non plus par le Web, mais par le Néther, un univers virtuel immersif composé d'une multitude de mondes virtuels thématiques. Les humains du monde réel peuvent y piloter des personnages et, sous cette apparence, interagir avec d'autres personnages virtuels, pilotés par d'autres humains du monde réel.
Sims, un homme d'âge moyen est enlevé par une milice autonome sur le motif d'y offrir, sous le pseudonyme de Papa, la possibilité à des pédophiles d'assouvir leurs pulsions et leurs fantasmes sexuels sur des enfants virtuels. La pièce déroule les interrogatoires successifs dans lesquels l'agent Morris - une jeune femme appartenant à cette milice qui cherche à moraliser le Néther - veut faire avouer à Sims l'emplacement de son serveur informatique, tandis que ce dernier est bien décidé à résister et à mettre Morris face à ses contradictions.
Après Quartier 3, Jennifer Haley continue ici son propos sur les mondes virtuels. Elle explore notamment dans Le Néther la manière dont les réalités virtuelles nous obligent à revisiter les concepts de liberté et de culpabilité. Un acte de pédophilie est-il toujours condamnable, s'il n'est que fantasmé et « joué » par deux adultes consentants, en particulier lorsqu'il permet de canaliser les pulsions et éviter le passage à l'acte dans le monde réel ? Le créateur d'un monde virtuel, y occupant littéralement la place de Dieu, a-t-il une responsabilité morale vis-à-vis des autres qui y "vivent", face à ses désirs de perfection et face à la conscience plus ou moins assumée du risque de devenir un oppresseur ? Les réponses n'étant pas tranchées, ne pouvant l'être, le spectateur se retrouve face au dilemme de vivre avec une moralité imparfaite, avec des règles qui ne s'appliquent que localement, avec des réalités intermédiaires entre le bien et le mal, qui faute de lui assurer le bonheur, lui laissent au moins l'espoir de célébrer son humanité et celle des autres, dans toute sa multitude.
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Emmanuel Gaillot
Traduit de l'Anglais par Emmanuel Gaillot Réalisation : Baptiste Guiton Conseillère littéraire Laurence Courtois
Avec Louis-Do de Lencquesaing (Sims/Papa), Stéphanie Fatout ( L'agent Mooris), Alain Rimoux (Doyle), Camille Bernon ( Iris), Pierric Plathier (Woodnut)
Bruitage : Sophie Bissantz Musique originale : Sébastien Quencez Prise de son, montage et mixage : Eric Boisset et Clotilde Thomas Assistante à la réalisation : Lise-Marie Barré
Jennifer Haley vit à Los Angeles, où elle a fondé la Playwrights Union (http://playwrightsunion.com), un réseau d'artistes écrivant pour la scène ou l'écran. Les pièces de Jennifer Haley ont été développées entre autres lors de la O'Neill National Playwrights Conference, du Summer Play Festival de New York, de la PlayPenn Playwrights Conference, de la Seven Devils Playwrights Conference, ainsi qu'au Lark Play Development Center et en résidence d'été à la Page 73 Productions de Yale. Elle a reçu avec mention le prix Francesca Primus 2009 de l'American Theatre Critic's Association (ATCA) ainsi que deux résidences d'artistes, MacDowell et Millay. Jennifer Haley est la récipiendaire du prix Susan Smith Blackburn 2012 pour sa pièce The Nether (Le Néther). Sa pièce Neighborhood 3: Requisition Of Doom est publiée en français aux éditions Espaces 34 sous le titre Quartier 3, Destruction totale.
Le néther est paru aux éditions Espaces 34 en 2017
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