"Le temps s’écoule, implacable. Quoi que nous fassions, c’est le temps qui compte, et non l’action ; quand je chante, c’est un instant de ma vie qui s’écoule, je ne joue pas un rôle, je vis..." Nina Simone
Nina Simone, née dans une famille pauvre de Caroline du Nord, aurait pu devenir concertiste classique, mais elle était noire, et elle portera toute sa vie le deuil de ce destin bouché. Elle fut plus tard une figure de la lutte des droits civiques, elle devint amie avec James Baldwin. Il y a en elle une double nature : mélancolique et combattive, que l’on retrouve dans sa musique, où perce toujours le blues, même derrière l’engagement des hymnes.
Ce serait un portrait d’elle, comme un documentaire, un entretien. Parce que j’aime que l’on se raconte, et qu’on raconte l’histoire non pas comme en monologuant mais en répondant à des questions. J’aime les entretiens parce qu’on peut y faire passer des histoires de dimensions diverses, la grande et la petite, la collective et la personnelle. Mais ce serait surtout un portrait musical, chanté, parce que les morceaux de Nina Simone sont autant de réponses aux événements de sa vie et de son siècle.
Et puis Ludmilla Dabo, comédienne et chanteuse, nourrie au biberon du blues, du jazz, et de la soul, et qui a reçu en partage un peu de l’âme et des nutriments de Nina Simone.
Portrait chanté où le modèle se confond avec son sujet, et donc portrait chanté de Ludmilla Dabo en Nina Simone. »
David Lescot
Réalisation de Laurence Courtois d’après la mise en scène de David Lescot
Conseillère littéraire Céline Geoffroy
Avec : Ludmilla Dabo et David Lescot
Prise de son, montage et mixage : Julien Doumenc et Pierre Henry
Assistante à la réalisation : Léa Racine
«Le temps s’écoule, implacable. Quoi que nous fassions, c’est le temps qui compte, et non l’action ; quand je chante, c’est un instant de ma vie qui s’écoule, je ne joue pas un rôle, je vis ; chaque moment est différent de celui qui précède ; c’est la même chose pour la musique, pourquoi n’en serait pas de même pour des concerts différents, à des jours et des heures différents, dans des atmosphères différentes …»
Nina Simone
Imaginés par la Comédie de Caen «les portraits» sont des créations itinérantes, portées par un ou deux acteurs, parfois en compagnie d’un musicien. À partir d’œuvres, de biographies, les portraits croquent de manière vivante et ludique une figure majeure de notre temps.
David Lescot est auteur, metteur en scène et musicien. Son écriture comme son travail scénique cherchent à mêler au théâtre des formes non-dramatiques, en particulier la musique. Il est l’auteur de nombreuses pièces de théâtre, qu’il met en scène, notamment : Les conspirateurs (1999), Mariage (2003) Un homme en faillite (2007), L'Européenne (2007), Nos occupations, La Commission centrale de l'enfance, (2008). Le Système de Ponzi, a été créée en 2012. Il dirige aux Bouffes du Nord Irène Jacob et les musiciens Benoît Delbecq, Mike Ladd, D’ de Kabal, Steve Arguelles, Ursuline Kairson dans Tout va bien en Amérique (mars 2013). En 2014 il crée Nos Occupations, à la Filature de Mulhouse, où il est associé, puis au théâtre de l’Union à Limoges et au Théâtre de la Ville à Paris.
La même année a lieu au Monfort Ceux qui restent, qu’il met en scène à partir d’entretiens réalisés avec Wlodka Blit-Robertson et Paul Felenbok, qui vécurent enfants dans le ghetto de Varsovie, et qui sera repris au Théâtre de la Ville. En 2015, il créé à la demande du Théâtre de la Ville dans le cadre de l’Aménagement des Rythmes Educatifs J’ai trop peur, un spectacle à destination du jeune public sur l’entrée en sixième.Il monte en 2011 son premier opéra : The Rake’s Progress Stravinsky à l’Opéra de Lille. Suivent en 2013 Il Mondo Della Luna de Haydn à la MC93-Bobigny, avec les chanteurs de l’Atelier lyrique de l’Opéra Bastille, puis en 2014 La Finta Giardinierade Mozart de nouveau à l’Opéra de Lille puis à l’Opéra de Dijon, avec Emmanuelle Haïm à la baguette. Il prépare pour L’Opéra de Lille une prochaine création lyrique contemporaine avec le compositeur Gérard Pesson. Il a reçu en 2007 le Prix du Syndicat de la critique de la meilleure création d'une pièce en langue française pour Un homme en faillite, en 2008 le Prix Nouveau Talent Théâtre de la SACD pour L’Européenne et le Grand Prix de littérature dramatique pour L’Européenne et en 2009 le Molière de la révélation théâtrale masculine pour La Commission centrale de l'enfance. Ceux qui restent obtient le Prix de la Meilleure création en langue française du Syndicat de la Critique.
« Un portrait chanté, parce que les morceaux de Nina Simone sont autant de réponses aux événements de sa vie et de son siècle »
Le portrait de Ludmilla en Nina Simone, sera joué de nouveau du 13 au 21/12 au Théâtre de la Ville - Les Abbesses
Enregistré à l'Espace Cardin-Théâtre de la Ville en juin 2019
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