

"Un écrivain soviétique s’apprête à rédiger une lettre de pardon sous forme d’ode au chef d’Etat pour échapper à un long séjour en Sibérie"
Comme Ossip Mandelstam en 1937 et Boris Pasternak quelques années plus tard, un écrivain s'apprête à traiter deux genres littéraires typiques de la Russie soviétique : l'ode au chef d'État et la lettre de pardon. Il ne s'agit pas, bien sûr, de faire l'éloge du tyran mais d'éviter un long séjour en Sibérie dans une baraque mal chauffée - avec les pauvres moyens dont on dispose dans ce cas-là : la littérature. Il hésite, il tergiverse, il emprunte à Pouchkine ou à Nicolas Gogol ; il se demande comment composer un texte mensonger sans que le mensonge n'apparaisse comme une insulte de plus. Il se demande si son talent suffira pour convertir une épreuve humiliante en véritable œuvre d'art. Son monologue, parfois interrompu par des visiteurs imaginaires, est à l'image de ses brouillons : il avance à tâtons, dans la nuit, par petite touches, à la recherche d'une issue de secours. On dirait aussi qu'il pianote une suite tragicomique à la manière d'Alfred Schnittke.
Pierre Senges Réalisation : Cédric Aussir
Conseillère littéraire : Céline Geoffroy Lu par Pascal Rénéric
Prise de son, montage, mixage : Bruno Mourlan, Eric Villenfin
Assistante à la réalisation : Manon Dubus
Pierre Senges est né à Romans en 1968. Il vit à Paris. Il est l’auteur, aux Éditions Verticales de dix livres : Veuves au maquillage (2000, Prix Rhône-Alpes), Ruines-de-Rome (2002, Prix du deuxième roman 2003), Essais fragiles d’aplomb (coll. «Minimales», 2002), La réfutation majeure (2004; Folio 2007), Géométrie dans la poussière (avec le dessinateur Killoffer, 2004), Sort l’assassin, entre le spectre (2006), Fragments de Lichtenberg (2008), Études de silhouettes (2010), Achab (séquelles) (prix Wepler-Fondation La Poste 2015), et Projectiles au sens propre (2020). Il a également publié chez Gallimard, un livre illustré Carnets de Gordon (avec le dessinateur Nicolas de Crécy, « Futuropolis », 2009) puis Environs et mesures (« Le Cabinet des lettrés », 2011) ainsi qu’un livre illustré par Sergio Aquindo, Cendres des hommes et des bulletins (Le Tripode, 2017). Ancien pensionnaire de la Villa Médicis en 2013-2014, il travaille régulièrement pour la radio, le théâtre, l’opéra et des musées. Ses œuvres ont fait l’objet de nombreuses recherches universitaires et donné lieu au récent Pierre Senges, l’invention érudite (Minard, 2019). Trois de ses fictions sont traduites en anglais.
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