Numéro 24. Une Saint-Valentin

France Culture
Publicité
Prêt à baiser, Olivier Dubois
Prêt à baiser, Olivier Dubois
© Radio France

L'Atelier intérieur s'ouvre à la rencontre. Comment s’est-on vu la première fois ? Pour Jacqueline qui est là, c’est 1952, un premier baiser : elle a 16 ans. Il en a 18. Un baiser qui ouvre un infini aller-retour : 600 lettres, et 60 ans. Puisque l’amour c’est ouvrir la discussion. C’est quelqu’un pour qui j’aurais toujours des questions. Il y aura toujours question/ réponse et nouvelle question . Il parle, je réponds. Je parle, et c’est à lui. Quelque chose circule. L’image de départ ce soir sera celle d’un baiser qui ouvre les questions. Face à face ils s’embrassent. Et s’embrassent. Et s’embrassent. Le baiser dure 45 minutes, dans Prêt à baiser du chorégraphe Olivier Dubois. Le baiser dans l’effort et dans la durée. Parce que la rencontre c’est une création. On dit faire l’amour parce que l’amour ça se fait, ça se construit, ça se fabrique. Sans cesse et chaque jour. Etre amoureux c’est un art. Après le bouche à bouche, on avancera main dans la main. Mathieu Simonet a demandé à des étrangers de se tenir la main pour visiter un musée, et puis de raconter. Parce que l’amour ce sont des mains et des mots. Vous pourriez vous donner la main pour écouter l’émission, et nous envoyer à minuit vos sensations. La main se sera-t-elle refermée ? ouverte ? Elle aura eu chaud, elle sera encore sèche ? Elle aura tenu ? C’est Antonin Artaud parlant d’une toile d’Izquierdo qui disait : « Ce qu’il y a de si précieux dans cette toile, c’est la main . Une main qui a l’air de parler, telle une langue de feu . Et qui porte en soi toutes les agitations de la vie. Une main pour caresser, et faire des gestes gracieux. ». Penser, c’est un travail de la main * dira Heidegger. La main pense. Alors comment sait-elle en se serrant sur une autre, qu’elle tombe amoureuse pour la dernière fois de sa vie ? Une fois que l’on s’aime, combien de fois on s’aime ? C’est ça qu’il faudrait compter ou plutôt renoncer à compter : combien de fois je t’aime depuis le début . Là en ce moment une nouvelle fois. Demain une nouvelle fois. A ta prochaine question une nouvelle fois. A ma prochaine réponse une nouvelle fois. Sans corps à corps forcément, on ne cesse de « faire* » l’amour. C’est une émission à chandelier. Main dans la main et bouche à bouche. Le baiser pourra durer une heure : nous avons 60 minutes. Il pourrait aussi durer 60 ans. Jacqueline en est témoin. Et puisque l’amour, ce sont des mots et des mains. On va donc, paumes ouvertes en studio, se mettre à parler comme des amoureux : question, réponse, question, réponse, question

**Eric Viennot, ** plasticien, pour le récit des 600 lettres retrouvées dans le grenier, échangées entre sa mère et son père entre 1952 et 1956 . Sa mère Jacqueline Viennot.

Publicité

Lectures par les comédiens Constance Dollé et Malik Zidi.

Écouter

6 min

Olivier Dubois danseur et chorégraphe, pour la performance «** Prêt à baiser ** ». Un baiser de 45 minutes.

Mathieu Simonet , auteur, pour le projet « Intense proximité » : demander à des inconnus de visiter un musée main dans la main, et de faire le récit de leur expérience.

LIVE : WINTER FAMILY, couple franco israélien : Ruth Rosenthal et Xavier Klaine

Écouter

2 min

Amélie Bonnin dessine l'émission en direct

Amélie 1
Amélie 1
© Radio France
Amélie 2
Amélie 2
© Radio France
chandelier
chandelier
© Radio France
Eric et Jacqueline Viennot, mère et fils
Eric et Jacqueline Viennot, mère et fils
© Radio France

L'équipe