Numéro 39. Une nuit à Téhéran

France Culture
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Les Chats persans
Les Chats persans
© Radio France

L'atelier intérieur s'ouvre à l’Iran. C’est Une Nuit à Téhéran . Une Nuit exceptionnelle, une nuit en devenir, une nuit à faire advenir. Dans laquelle chaque minute comptera. *Quand tu danses 5 minutes tu peux être mis en prison mais chaque minute compte. Tu adores. Tu risques, mais encore tu le fais. Tu continues. C’est vivre. * C’est une DJ iranienne qui parlait. Ce soir on enclenchera un miracle persan : qui ferait qu’une femme chante sans renoncer à son pays. Refuse de choisir, entre sa voix et chez soi. Dit jamais. Colle son chant à son pays, en cherche toutes les mélodies enterrées, cachées. La musique ne sera pas poison, ni déclaration de guerre. On s’arrangera. On ne dira pas danse on dira : mouvement harmonieux . On ne dira pas chant on dira : hymnes révolutionnaires . Si c’est jouer sur les mots alors on va jouer. D’accord. Et voir qui sera le plus fort. Garder en tête une question : dans quel sens on marche, en avant ou en arrière ? Etre sûr de vouloir la solution première. L’image de départ ce soir serait celle-là : c’est un air de la diva Googoosh, Gol bi goldoon . Il réunit les deux iraniennes de ce soir. C’était un tube quand l’une était déjà adulte, l’enfance de l’autre en a été imprégnée. Après la Révolution, 79, Googoosh doit se taire, signe un papier : jamais plus je ne chanterai . Silence. 20 ans. Avant de retrouver la voix à l’étranger. Aujourd’hui Sara Najafi a grandi elle veut chanter Googoosh et le faire dans son pays. En Iran les artistes sont athlètes et poètes. Jouer avec le feu. Jouer avec les mots. Jouer toujours. Inventer, contourner, mentir, pour arriver à une seule vérité : sa voix chez soi. D’où je suis, moi ? était la question du poète soufi Roumi. La réponse c’est je suis d’où je parle . Et je parle sur mon sol . Sans être hors la loi. Une nuit à remonter le temps à chanter l’avant / pour penser l’après. Marche avant pour effacer cette pensée de Nahal Tajadod, pour que jamais plus elle ne puisse dire : regarde, elle a l’âge de ma fille et la vie de ma grand-mère . Et jouir chaque minute, chaque minute de la raison de la complication : la musique est puissante, la musique est résistante, elle est révolutionnaire.

Le chemin ce soir est iranien ET féminin. Il suivra l’histoire de chansons, celles qui ont été oubliées et qui sont à re jouer, celles nouvelles à inventer. C’est une nuit à Téhéran c’est un miracle et ça commence maintenant. Pour l’Iran nocturne et chanté ce soir, voilà celles qui sont là :…1,2,3,4 femmes puissantes.

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La compositrice Sara Najafi prépare un concert à Téhéran… et un concert particulier… avec des femmes, des voix de femmes qui chantent un répertoire de chansons populaires iraniennes. Ca s’appelle Une nuit à Téhéran . Cette *Nuit * aura lieu non pas si Dieu le veut mais si la Censure, si les autorités, si le répertoire est accepté.

Nous voilà en amont du miracle, c’était trop bon : un miracle en préparation : Sara a réuni trois chanteuses Elise Caron, Jeanne Cherhal , et une voix du printemps tunisien Emel Mathlouthi . Elles répètent en ce moment à Paris. Sara Najafi parlera français grâce à son traducteur **Arash Naimian. **

Les musiciens sont prêts : le batteur** Edward Parraud ** le guitariste Sébastien Hoog et le percussioniste Imed Alibi .

Nahal Tajadod, pour son roman "Elle joue ", à partir de la vie de la comédienne Golshifteh Farahani. Un dialogue entre deux femmes, qui portent en elles deux Iran, deux générations, celle d’avant et celle d’après 79, celle du Shah et celle de la République islamique.

Sara Najafi et Jeanne Cherhal
Sara Najafi et Jeanne Cherhal
© Radio France
Emel Mathlouti
Emel Mathlouti
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Jeanne Cherhal
Jeanne Cherhal
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