Dans 76 jours, les Français désigneront leur président. A ce jour, Emmanuel Macron fait figure de favori mais tout peut arriver d'ici au 24 avril. Parmi les thèmes de campagne celui du pouvoir d'achat est omniprésent alors que le prix de l'énergie flambe et que le gouvernement multiplie les aides.
- Pascal Perrineau Politologue et professeur des Universités à Sciences Po, ancien directeur du CEVIPOF
- Dominique Schnapper sociologue et politologue, directrice d'étude à l'EHESS
- Gérard Courtois Journaliste, ancien chroniqueur au quotidien Le Monde
- Daniel Cohen Économiste et directeur du département d'économie de l'École Normale Supérieure, Président de l'Ecole d'Economie de Paris
Dans 76 jours, les Français seront invités à déposer un bulletin dans l'urne. Il reste donc 76 jours aux candidats pour se lancer dans la campagne, obtenir leurs parrainages et convaincre les Français.
Une gauche désunie
9% d'intentions de vote pour Jean-Luc Mélechon, et pourtant il est le candidat le mieux placé à gauche ! Yannick Jadot et Christiane Taubira ne sont crédités que de 5% et Anne Hidalgo de 2%. Même en additionnant toutes les voix de la gauche, il est peu probable qu'elle ait un candidat au second tour. Arnaud Montebourg a longtemps appelé au rassemblement sans succès. Mercredi il a annoncé qu'il se retirait de la campagne. Ce sont maintenant des artistes et des citoyens qui prient les candidats de gauche de s'unir et de participer à la primaire de la gauche. Du 27-30 janvier, sept candidatures seront soumises au vote de plus de 250 000 personnes. Mais en dehors de Christiane Taubira, aucun candidat de gauche ne veut se soumettre à cette investiture.
Emmanuel Macron toujours pas candidat
Certains disaient qu'il attendait de prononcer son discours au parlement Européen mercredi 19 janvier pour annoncer sa candidature. D'autres, qu'il attend que la situation sanitaire s'améliore. Le chef de l'état le répète, il a très envie, il a de l'ambition pour son pays et surtout selon les derniers sondages, il est en tête des intentions de vote avec 24%. Mais quand Emmanuel Macron va t'il se déclarer ? Que nous sommes impatients ! Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac s'étaient déclarés à une soixantaine de jours de l'élection...
En début de campagne, l'immigration était le principal sujet de la campagne. En prenant la présidence du conseil de l'Union Européenne le 1er janvier, le chef de l'état a emmené les candidats sur d'autres terrains. L'Europe bien sûr. Mais pas que. Face à la flambée des prix de l'énergie, le pouvoir d'achat des Français s'invite dans la campagne.
Face à la flambée des prix de l'énergie, le gouvernement multiplie les aides
Sur un an, les prix de l’énergie ont augmenté de 18.6% selon le dernier taux d’inflation selon le dernier rapport publié par l’Insee le 4 janvier. L'Insee estime que la hausse des prix coûte 64 euros de plus par mois par foyer. Par crainte d'un retour du mouvement des gilets jaunes, le gouvernement a mis en place de nombreuses aides : un chèque énergie de 150 euros, une prime inflation de 100 euros pour les foyers les plus modestes. Depuis octobre, le prix du gaz a été gelé. EDF est également mise à contribution: l'entreprise ne peut augmenter les tarifs de vente d’électricité de plus de 4%, et doit vendre plus d'énergie à ses concurrents, au lieu de le vendre sur le marché international et de faire des profits.
...et reporte la fermeture des centrales nucléaires et centrales à charbon
Emmanuel Macron avait promis de diminuer le nucléaire dans le mix énergétique. Mais le nucléaire est l'une des énergies les plus bon marché. Le 9 novembre, le chef de l'état a acté le principe d'une relance de la construction de réacteurs nucléaires afin de garantir l'indépendance énergétique de la France. Selon l’Autorité de sûreté nucléaire, la filière va avoir besoin de moyens très importants, et il faudra sans doute revenir sur la décision de fermer 12 réacteurs d’ici à 2035, pour redonner des marges de manœuvre au système électrique. Même schéma du côté des centrales à charbon. Le gouvernement français avait promis de les fermer une à une. Mais in projet de décret « vise à permettre une dérogation exceptionnelle » pour les deux dernières centrales à charbon*.*
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