Donald Trump président des Etats-Unis // la primaire de la droite et du centre

Donald Trump le 9 novembre 2016
Donald Trump le 9 novembre 2016 ©AFP - Joe Raedle
Donald Trump le 9 novembre 2016 ©AFP - Joe Raedle
Donald Trump le 9 novembre 2016 ©AFP - Joe Raedle
Publicité

Donald Trump a été élu 45ème président des États-Unis // Le premier tour de la primaire de la droite et du centre aura lieu dimanche 20 novembre

Avec

DONALD TRUMP PRÉSIDENT DES ÉTATS-UNIS

Le républicain Donald Trump a été élu mardi 8 novembre 45ème président des États-Unis. Cette victoire de l’homme d’affaire de 70 ans, jugée inenvisageable par la quasi-totalité des sondages, est le résultat de l’échec de sa concurrente démocrate Hillary Clinton à s’imposer dans des États-pivots (Swing States) comme la Floride, l’Ohio, la Caroline du Nord et la Pennsylvanie. Les premières estimations du scrutin font état d’un important soutien des classes blanches populaires à Donald Trump tandis que les minorités ethniques et les jeunes électeurs se sont moins mobilisés que lors des dernières élections de 2008 et 2012.

Le président-élu a exprimé devant ses soutiens sa volonté d’ « être le président de tous les américains » et réaffirmé son projet de « reconstruire la nation » et « relancer le rêve américain ». Hillary Clinton s’est dite « prête à travailler avec Donald Trump » au service d’un pays « plus divisé qu’elle ne le pensait ».

Publicité

Cette victoire du camp républicain à la présidence s’est confirmée à l’échelle du Congrès alors que les électeurs étaient aussi appelés à renouveler la chambre des représentants et le tiers des membres du Sénat. Le président du parti républicain Reince Priebus s’est réjoui qu’ « avec un Congrès républicain bien en place et Donald Trump à la Maison Blanche il soit possible de se mettre au travail pour réparer Washington ». Cette configuration ouvre la voie à la nomination d’un juge conservateur à la Cour suprême en remplacement d’Antonin Scalia, décédé en février 2016, alors que Donald Trump s’est positionné contre l’avortement et le mariage homosexuel durant sa campagne.

Le résultat du scrutin a provoqué des réactions contrastées parmi les dirigeants étrangers : François Hollande a félicité Donald Trump « comme il est naturel entre chefs d’Etats démocratiques » tout en évoquant l’ouverture d’une « période d’incertitude » et le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a évoqué un « défis pour l’Europe » posé par un président-élu dont les propos « provoquent des inquiétudes ». Le président russe Vladimir Poutine a exprimé « son attente d’un travail mutuel pour sortir les relations américano-russes de leur situation critique », Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a salué l’élection d’un « véritable ami d’Israël » et le président turc Erdogan salué le début d’une « nouvelle ère aux Etats-Unis ».

LA PRIMAIRE DE LA DROITE ET DU CENTRE

Les candidats à la primaire de la droite et du centre ont débattu pour la deuxième fois jeudi 3 novembre. 2,9 millions de téléspectateurs ont regardé les sept prétendants débattre de l’immigration, de la réforme des institutions, de la sécurité, de la lutte contre le terrorisme, du rapport des Républicains au centre et au FN et de l’éducation.

Concernant l’immigration, tous les candidats proposent l’abrogation ou la renégociation de l’espace Schengen. Ils demandent aussi la transformation ou la suspension du regroupement familial, et, à l’exception de Jean-Frédéric Poisson, l’établissement de quotas annuels d’immigrés. Lors du débat, Jean-François Copé et Alain Juppé ont critiqué les accords du Touquet signés durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Nathalie Kosciusko-Morizet a insisté sur la distinction entre migrants économique et réfugiés, ces derniers ayant « le droit d’être accueillis en France ».

Tous les candidats s’accordent sur l’importance d’un renforcement de la sécurité en France. Ils proposent à cette fin une réforme de la police, la création de 10 000 à 30 000 places de prison et l’augmentation du budget de la défense. Tous les candidats (sauf François Fillon) se sont exprimés sur la nécessité d’une réforme des règles de la légitime défense. La « présomption de légitime défense » a été défendue par Nicolas Sarkozy et Jean-Frédéric Poisson. Alain Juppé, Jean-François Copé et Nathalie Kosciusko-Morizet ont proposé de donner à la police le droit d’utiliser l’arme à feu « après sommation » – comme c’est actuellement le cas pour les gendarmes.

Le 23 octobre 165 élus de droite proches de Nicolas Sarkozy ont publié un « Appel pour une véritable alternance » dans le JDD. « Le compromis politique avec Bayrou », soutien d’Alain Juppé, y était dénoncé comme vecteur « d’alternance molle ». Durant le débat, Nicolas Sarkozy a réitéré ses attaques contre un « centre qui demande nos voix pour se faire élire à Pau » mais qui n’a pas soutenu la droite dans « la motion de censure contre François Hollande ». Alain Juppé a répondu qu’une séparation avec le MoDem serait « suicidaire » car elle assurerait « de nombreuses voix à Marine Le Pen ».

Brèves

Philippe MEYER : Born to run, de Bruce Springsteen (Albin Michel, septembre 2016)

Jean-Louis BOURLANGES : Les derniers libertins, de Benedetta Craveri (Flammarion, octobre 2016)

Thierry PECH : Our reactionary Age, article de Mark Lilla publié le 9 novembre 2016 dans le New York Times

François BUJON DE L'ESTANG : Les voies de la terreur, de Jean-Louis Bruguière (Fayard, octobre 2016)

Nicole GNESOTTO a recommandé l'exposition Spectaculaire Second Empire au musée d'Orsay jusqu'au 15 janvier 2017