Près de trente candidats se sont déjà déclarés pour l'élection présidentielle française du 23 avril 2017 // Barack Obama a défendu le projet de traité transatlantique lors de son passage à Londres, Berlin et Varsovie.
- François Bujon de l'Estang diplomate
- Nicole Gnesotto Vice-présidente de l’Institut Jacques Delors, professeur émérite au Conservatoire national des arts et métiers
- Jean-Louis Bourlanges Député Modem des Hauts de Seine, président de la commission des affaires étrangères et ancien député européen, essayiste
- Sylvie Kauffmann Directrice éditoriale au journal Le Monde. Spécialiste notamment des questions internationales.
FLORAISON DE CANDIDATS À UN AN DES PRÉSIDENTIELLES
Le premier tour l’élection présidentielle se tiendra le 23 avril 2017, et une trentaine de candidats se sont déclarés. Pour les Républicains, se sont mis sur les rangs François Fillon, Alain Juppé, Bruno Le Maire, Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-François Copé, Nadine Morano, et, sous réserve d’une prochaine confirmation, Michèle Alliot-Marie. Nicolas Sarkozy a fait savoir qu’il n’annoncerait pas ses intentions avant l’été prochain – la date butoir étant fixée au 9 septembre. Le candidat de la droite sera choisi lors des primaires organisées le 27 novembre prochain, si les partis du centre obtiennent un accord préalable. Pour les autres partis de la droite, Rama Yade, exclue du Parti Radical en septembre dernier, a rejoint le peloton dans lequel Nicolas Dupont-Aignan a pris place de longue date.
A gauche, le Parti socialiste a accepté le principe d’une primaire de toutes les gauches qui se tiendrait en fin d’année 2016, mais la candidature supposée de François Hollande pourrait rendre problématique son organisation, d’autant que le président du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, refuse de participer à une telle primaire et qu’il a présenté sa candidature dès le mois de février sans consulter le Parti communiste.
Emmanuel Macron, a lancé un mouvement politique baptisé « En marche ! » mais sans se déclarer, alors que plusieurs sondages le présentent comme le présidentiable préféré des électeurs de centre-droit comme de gauche. Les mêmes sondages ne laissent guère d’espoir aux écologistes, même si Nicolas Hulot y fait honorable figure, et, côté Front national ils annoncent que Marine Le Pen accèderait au second tour quels que soient ses adversaires au premier et qu’elle l’emporterait même en cas de face à face avec François Hollande.
LA VISITE D’OBAMA EN EUROPE ET LES NEGOCIATIONS DU TTIP
Dimanche dernier, les dirigeants américains, européens et allemands se rencontraient à Hanovre tandis que débutait dès le lendemain, à New York, le treizième cycle des négociations autour du projet de Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement entre l’Europe et les Etats-Unis.
Désigné par les acronymes TTIP ou TAFTA, ce projet de zone de libre-échange a été lancé début 2013 par Barack Obama et les dirigeants de l’Union Européenne de l’époque. La Commission européenne le résume en trois grandes parties :
- La réduction des droits de douane sur les marchandises et la facilitation de l’accès des sociétés de services aux marchés étrangers.
- L’accroissement de la coopération réglementaire par l’unification des normes entre les marchés européens et américains.
- L’établissement de règles communes dans des domaines aussi délicats, entre autres, que la propriété intellectuelle, l’origine des produits alimentaires ou les mécanismes de règlement des conflits.
Depuis trois ans, les discussions ont été entravées par les nombreux désaccords entre l’Europe et les Etats-Unis et l’opposition grandissante de l’opinion publique européenne à un projet sur lequel les principaux candidats à la présidentielle américaine, Hilary Clinton, Donald Trump et Bernie Sanders ont émis des réserves. A la mi-avril, François Hollande a fait savoir que la France pouvait s’opposer au projet si les conditions de transparence et de réciprocité n’étaient pas renégociées. Ce refus serait décisif car pour être définitivement approuvé, l’accord de libre-échange devra recevoir l’approbation des 28 Etats membres de l’UE ainsi que du Parlement européen. Par ailleurs, la Grèce affirme qu’elle ne le signera sous aucune condition.
Parallèlement, un accord de partenariat transpacifique (TPP) a été signé en février dernier par douze pays parmi lesquels les Etats-Unis et le Canada, des pays d’Amérique centrale comme le Pérou et le Mexique, et des pays d’Asie, entre autres le Japon, la Malaisie et Singapour. En supprimant les barrières au commerce, services et investissements, le traité rassemble des membres qui représentent près de 40% de l’économie mondiale.
En visite en Europe, Barack Obama a défendu le TTIP et espère une signature d’ici la fin de l’année. De passage à Londres, il s’est prononcé contre la sortie du Royaume-Uni de l’UE en précisant qu’en cas de Brexit, le pays se trouverait alors à «l’arrière de la file d’attente» dans les relations avec les Etats-Unis. Le président américain a aussi défendu la nécessité d’une « Europe forte, prospère, démocratique et unie ».
Brèves
Philippe MEYER critique la réforme des intermittents du spectacle.
Nicole GNESOTTO : La géopolitique des séries, de Dominique MOÏSI (Stock, 2016)
François BUJON-DE-L’ESTANG recommande l’exposition Apollinaire, le regard du poète, au musée de l’Orangerie jusqu’au 18 juillet
Sylvie KAUFFMANN conseille le film Les Habitants, de Raymond DEPARDON et la lecture de l’hebdomadaire L’1, en particulier les deux derniers numéros, sur les jeunes et sur la situation en Méditerranée.
Jean-Louis BOURLANGES : Comprendre le malheur français, de Marcel GAUCHET (Stock 2016)
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