France : dans notre gestion de la crise du Covid, sommes-nous vraiment mauvais ?

Le premier ministre français Jean Castex visite l'unité de soins intensifs de l'hôpital Edouard Herriot à Lyon, le 10 avril 2021
Le premier ministre français Jean Castex visite l'unité de soins intensifs de l'hôpital Edouard Herriot à Lyon, le 10 avril 2021 ©AFP - Philippe Desmazes
Le premier ministre français Jean Castex visite l'unité de soins intensifs de l'hôpital Edouard Herriot à Lyon, le 10 avril 2021 ©AFP - Philippe Desmazes
Le premier ministre français Jean Castex visite l'unité de soins intensifs de l'hôpital Edouard Herriot à Lyon, le 10 avril 2021 ©AFP - Philippe Desmazes
Publicité

Le gouvernement s'était fixé pour objectif de vacciner avec au moins une première dose 10 millions de personnes à la mi-avril. Cet objectif a été atteint jeudi avec quelques jours d'avance, donnant enfin à l’exécutif français des occasions de se réjouir.

Avec
  • Thomas Gomart Historien des relations internationales, directeur de l’Institut français des relations internationales (IFRI).
  • Aurélie Filippetti Femme politique, romancière, ancienne ministre de la Culture dans les gouvernements Ayrault puis Valls
  • Christine Ockrent Journaliste et productrice de l'émission "Affaires étrangères" sur France Culture
  • Sylvie Kauffmann Directrice éditoriale au journal Le Monde. Spécialiste notamment des questions internationales.

Le gouvernement de Jean Castex s'était fixé pour objectif de vacciner avec au moins une première dose 10 millions de personnes à la mi-avril. Avec désormais 200.000 à 300.000 vaccinations par jour, cet objectif a été atteint jeudi avec quelques jours d'avance, donnant enfin à l’exécutif français des occasions de se réjouir. Le gouvernement prévoit maintenant d’avoir vacciné 20 millions de personnes à la mi-mai, puis 30 millions à la mi-juin. Cela sera-t-il suffisant pour dissiper la morosité hexagonale de ce début de printemps, avec ce sentiment tenace que nous sommes à la traîne, englués dans l’épidémie quand d’autres s’en libèrent, à l’image du  britannique Boris Johnson nous annonçant la réouverture imminente des pubs en terrasse, et son impatience d’y commander une bière… joyeux projet, juste avant que l’Angleterre n’apprenne la triste nouvelle de la mort à 99 ans du Prince Philippe.

De la joie également aux Etats-Unis, avec un président Joe Biden annonçant mardi dernier que tous les adultes américains seront éligibles au vaccin contre le Covid d’ici le 19 avril, de quoi redoubler notre sentiment hexagonal d’être loin derrière.

Publicité

Dans nos obsessions comparatives, tant pis si le Royaume-Uni comme les Etats-Unis ont enregistré des chiffres de mortalité parmi les plus dramatiques de leur zone respective… mais désormais, seule compte la course à la sortie de crise, au retour à la vie normale. 

Et la France de faire la liste de tous ses maux, ses lenteurs, ses retards : ressassant ses errances d’il y a un an, sur les masques, sur les tests, sur son manque de lits, de personnel, faisant le procès de ceux qui la gouvernent en général et de son administration en particulier : l’annonce cette semaine de la suppression de l’ENA -annoncée de longue date- sonnant dès lors comme la sanction de notre haute administration, critiquée pour sa lourdeur, sa lenteur, son éloignement du terrain.

Bref une France qui se jauge, se juge, évalue sa place dans le monde, ce que fait également un ouvrage tout à fait éclairant publié en février dernier sous la plume du chercheur Frédéric Charillon aux éditions du CNRS. Il y décrit bien la France, « cette puissance devenue moyenne, qui aime à disserter sur son propre déclin, avec un penchant affirmé pour l’autodénigrement ou l’insatisfaction », (…) et qui attend de savoir si la pandémie « relativisera encore sa puissance ou lui permettra de se réinventer » !

Vous pouvez retrouver ici l'émission intégrale.

L'équipe