La dynamique Macron // l'Europe face à Donald Trump

Donald Trump à Washington le 20 janvier 2017
Donald Trump à Washington le 20 janvier 2017 ©AFP - Joe Raedle
Donald Trump à Washington le 20 janvier 2017 ©AFP - Joe Raedle
Donald Trump à Washington le 20 janvier 2017 ©AFP - Joe Raedle
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Emmanuel Macron a précisé son programme en vue de l'élection présidentielle // Donald Trump a été intronisé président des États-Unis

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LA DYNAMIQUE MACRON

De meeting en meeting, Emmanuel Macron accumule les succès d’audience à travers le pays. Le 10 décembre dernier, 10.000 personnes étaient venues l’écouter à Paris ; début janvier, elles étaient 1.000 à Nevers, 2.000 à Clermont-Ferrand et 5.000 à Lille. Le mouvement « En marche ! », qui s’emploie à renforcer son implantation territoriale, aurait établi 3.000 comités locaux.

Les soutiens de personnalités politiques allant du PS à l’ex-UMP s’ajoutent à ceux de personnalités de la société civile. Selon un sondage réalisé par Elabe et Odoxa pour Les Échos et publié le 12 janvier, Emmanuel Macron occuperait la troisième place des intentions au premier tour si François Bayrou y est présent ; si François Bayrou ne se présente pas et si Arnaud Montebourg remporte la primaire de La Belle alliance, Emmanuel Macron accèderait au second tour.

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Le 10 janvier à l’Université Humboldt de Berlin, le fondateur de « En Marche » a explicité son projet de politique européenne. La menace qui pèse sur la zone euro requiert selon lui la construction « d’une Europe plus forte » à travers la mise en place d’une « politique commune » dans le numérique, dans le commerce, dans l’environnement et dans la défense – il entend notamment doter l’Agence Frontex de 5.000 hommes mobilisables et créer un Conseil de sécurité européen. Il revendique aussi l’établissement d’un « budget de la zone euro ».

En matière de politique intérieure, Emmanuel Macron qui se présente simultanément comme « libéral » et « de gauche » dans le livre « Révolution » paru en novembre dernier, veut « adapter le modèle social français à la mondialisation ». Il défend un « bouclier universel » qui est une extension de l’assurance chômage aux démissionnaires. Il propose de faciliter le licenciement des actifs en CDI et de former obligatoirement les personnes privées d’emploi. Il revendique la suppression du Régime social des indépendants et l’alignement de la couverture chômage et de la couverture maladie des indépendants sur celles des salariés – en supprimant une partie de leurs cotisations. Pour financer cette mesure, ainsi que le « nouveau service public de la formation et de l’activité » qu’il entend créer, Emmanuel Macron propose une hausse de la CSG de 1,7 point. Il demande aussi l’assouplissement des 35 heures et la possibilité de moduler l’âge du départ à la retraite selon les métiers.

L'EUROPE FACE A DONALD TRUMP

Donald Trump est devenu vendredi le 45ème président des États-Unis après sa prestation de serment à Washington. Le nouveau locataire de la Maison Blanche s’est adressé aux Européens dans un long entretien publié lundi par les quotidiens britannique Times et allemand Bild. Il a qualifié la politique migratoire d’Angela Merkel d’ « erreur catastrophique » et évoqué une hausse des tarifs douaniers de 35% sur les importations de voitures allemandes aux États-Unis. S’il a exprimé son attachement personnel à l’Allemagne, c’est en la qualifiant de « pays d’ordre et de force » avec qui il affirme partager ces valeurs. Il a également évoqué le caractère bénéfique d’une éventuelle levée des sanctions contre la Russie et qualifié l’OTAN d’ « organisation obsolète », incapable de répondre efficacement à la menace terroriste et composée d’États qui ne participent pas suffisamment à son financement, créant une situation « injuste » pour les États-Unis.

Donald Trump a décrit le Brexit comme « une chose géniale » qu’il a expliqué par le fait que « les gens ne veulent pas que d’autres gens viennent dans leur pays et les dérangent ». Il a affirmé que l’Union européenne n’était pas en mesure de préserver l’identité de ses membres et que d’autres États suivraient probablement le même chemin que le Royaume-Uni avec qui il souhaite conclure rapidement un nouvel accord commercial.

La Première ministre britannique Theresa May s’est félicitée de l’ « enthousiasme de Trump et de son équipe » à vouloir traiter avec Londres. Elle a défendu un Hard Brexit avec l’Union européenne et annoncé sa volonté de sortir d’un marché unique incompatible avec la maîtrise de l’immigration. Elle entend que le Royaume-Uni continue de bénéficier de l’union douanière en vigueur au sein de l’Europe mais a refusé son tarif extérieur commun. La Première ministre a averti qu’en cas de non-accès aux marchés européens Londres serait alors « libre de changer les bases du modèle économique britannique » et de « fixer les impôts à des taux compétitifs ». L’article 50 relatif à la sortie de l’Union européenne sera activé en mars et marquera le début de négociations qui doivent s’achever d’ici deux ans. Theresa May a affirmé que « pas d’accord vaudrait mieux qu’un mauvais accord pour la Grande-Bretagne » si les tractations ne donnaient pas satisfaction au Royaume-Uni.

Brèves

Philippe MEYER a recommandé l'exposition Fantin-Latour à fleur de peau au musée du Luxembourg jusqu'au 12 février 2017

Nicole GNESOTTO : Ceux qui restent, de Marie Laberge (Stock, mai 2016)

François BUJON DE L'ESTANG et Jean-Louis BOURLANGES : Ils croient que la nature est bonne, de Jean de Kervasdoué (Robert Laffont, octobre 2016)

Thierry PECH : Les Misérables, de Victor Hugo

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