Le Liban, caisse de résonance d'un Moyen-Orient aux lignes toujours plus floues ? (partie 3)

L’Institut du monde arabe a organisé tout le week-end avec France Culture un événement exceptionnel sur son parvis, pour mobiliser l’opinion française et international. Durant deux jours plus de 60 artistes, intellectuels libanais et amis du Liban se sont succédés, les recettes de ce grand rassemblement étant reversées à plusieurs associations d’artistes au Liban.

L’émotion est immense depuis l’explosion du 4 août dernier dans le port de Beyrouth, frappant une nouvelle fois un pays déjà ravagé par des années de guerres, de crise économique, sociale et politique, un Liban caisse de résonnance de tous les conflits de la région depuis tant d’année, le conflit israélo-palestinien, la crise syrienne, Et désormais le bras de fer entre Arabie Saoudite et Iran.

Le Moyen Orient, qui a toujours été dans l’histoire contemporaine le lieu privilégié des affrontements de puissance, n’en finit plus de se décomposer et de se recomposer. Dernière recomposition en date : les accords de normalisation des relations entre Israël, les Emirats arabes unis et Bahreïn pour faire front commun contre Téhéran, preuve ultime que ce n’est plus autour du conflit israélo-palestinien que se recomposent les alliances, mais autour de la question iranienne.

Alors quelles sont désormais les lignes de partage dans la région, et si elles étaient de plus en plus floues ? Le conflit israélo-palestinien cesse-t-il vraiment de structurer les alliances, remplacé par la guerre sourde irano-saoudienne ? Le Liban pourra-t-il s’émanciper de ce duel mortifère qui se joue sur son dos entre Saoudiens et Iraniens ?

Les grandes puissances sont-elles toujours autant à la manœuvre, 100 ans après les fameux accords Sykes Picot qui avaient partagé la région entre Britanniques et Français, quid du rôle de la France, des Européens et surtout des Américains ? Quid de ces hommes forts plus que jamais présents dans ce complexe Moyen Orient, de Vladimir Poutine à Recep Tayyip Erdoğan, sans oublier l’influence croissante de la Chine ? Et le départ de Donald Trump en novembre changerait-il quelque chose à ce désengagement américain dans la région initiée par un certain Barak Obama renonçant à faire intervenir les Etats Unis dans la crise syrienne ?