Comment tenir parole quand tout est incertain ? La grande préoccupation du Politique à l’heure du Covid sonne un peu comme un sujet de bac philo. Comment garantir l’horizon du déconfinement alors même que le virus fatal ne manifeste pas encore sa capitulation ?
- Daniel Cohen Économiste et directeur du département d'économie de l'École Normale Supérieure, Président de l'Ecole d'Economie de Paris
- Christine Ockrent Journaliste et productrice de l'émission "Affaires étrangères" sur France Culture
- Sylvie Kauffmann Directrice éditoriale au journal Le Monde. Spécialiste notamment des questions internationales.
- Plantu Dessinateur de presse et caricaturiste
Comment tenir parole quand tout est incertain ? LA grande préoccupation du Politique à l’heure du Covid sonne un peu comme un sujet de bac philo. Comment garantir l’horizon du déconfinement alors même que le virus fatal ne manifeste pas encore sa capitulation ?
Au fond, c’était l’objectif principal de l’intervention de Jean Castex jeudi soir : pouvoir dire que le calendrier annoncé par le président serait bien tenu, avec rentrée des classes en présentiel demain lundi pour les écoliers, puis le 3 mai, rentrée au collège sauf pour les 4e et 3e des 15 départements les plus touchés. Bref, une reprise… mais avec infiniment de prudence, des demi-jauges pour les plus grands, des auto tests et des classes qui seront fermées dès le premier cas positif.
Jean Castex dans le rôle jeudi de celui qui maîtrise le calendrier, a la situation bien en main : citant la baisse de la circulation virale, 30 000 cas par jour, - 17% en une semaine. Objectif : donner à entrevoir l’étape suivante, celle du déconfinement, mais gagnant du temps dans la course de demi-fond engagée entre d’un côté le virus et ses variants, et de l’autre la campagne de vaccination.
Ainsi la date du 3 mai ne sera qu’une première étape : on pourra circuler partout en France, fin des 10 km. Mais pour le reste… Couvre-feu maintenu, et renvoi à plus tard, mi-mai, pour évoquer ces lieux fermés qui pourraient rouvrir : commerces, bars, restaurants, lieux culturels.
A quoi ressemblera donc ce printemps français, ce vrai-faux dénouement ? Et surtout, qu’en ferons-nous ? « Libérez le capital Covid » s’écriait cette semaine Sophie Fay dans L’Obs, posant la question : que feront les Français de leurs 160 milliard d’euros d’épargne supplémentaire engrangée depuis 1 an ? Croissance, emploi, dette : il faudrait mieux, pour l’économie française, que nous jouions les cigales plutôt que les fourmis. Profiter plutôt que mettre de côté. Ce qui, extrapolé, peut s’appliquer à d’autres champs : faire des projets plutôt que de s’enfermer dans le présent. Faire le pari que tout ira mieux, et pas de mal en pis. Que l’euphorie actuelle des bourses n’annonce pas un prochain krach. Que le rappel de la menace terroriste, comme vendredi à Rambouillet avec l’assassinat d’une fonctionnaire de police, ne fasse pas plonger encore un peu plus bas le moral des Français.
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