Le rapport de force entre Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon // les nouveaux défis de l'OTAN

Benoît Hamon en meeting à Arras le 23 février 2017
Benoît Hamon en meeting à Arras le 23 février 2017 ©AFP - Philippe Huguen
Benoît Hamon en meeting à Arras le 23 février 2017 ©AFP - Philippe Huguen
Benoît Hamon en meeting à Arras le 23 février 2017 ©AFP - Philippe Huguen
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Jean-Luc Mélenchon a posé des conditions à une alliance avec Benoît Hamon // la conférence sur la sécurité s'est tenue à Munich du 17 au 19 février

Avec
  • Michaela Wiegel Correspondante à Paris du Frankfurter Allgemeine Zeitung
  • Jean-Louis Bourlanges Député Modem des Hauts de Seine, président de la commission des affaires étrangères et ancien député européen, essayiste
  • Marc-Olivier Padis Directeur des études de la fondation Terra Nova
  • Sylvie Kauffmann éditorialiste au journal « le monde », spécialiste notamment des questions internationales.

LE RAPPORT DE FORCE ENTRE BENOÎT HAMON ET JEAN-LUC MELENCHON

Jeudi 16 février, Jean-Luc Mélenchon a adressé une lettre à Benoît Hamon dans laquelle il détaille ses conditions pour une alliance entre leurs deux partis. Il a appelé le candidat socialiste à donner des « garanties politiques précises » sur son « engagement à rompre avec le quinquennat et son bilan » et réclamé l’abolition de ses mesures emblématiques : « la loi El Khomri, le CICE et l’Etat d’Urgence permanent ». Jean-Luc Mélenchon a dit ne vouloir « aucun accord, ni à la présidentielle ni aux législatives, avec Emmanuel Macron et son mouvement » et a également exprimé son souhait de voir l’investiture aux législatives retirée à Manuel Valls, Myriam El Khomri ou encore Bruno Le Roux, alors que Benoît Hamon avait déjà indiqué début février son refus « d'offrir la tête politique de qui que ce soit ».

Dans l’attente d’un rendez-vous avec le candidat socialiste, Jean-Luc Mélenchon a exprimé son refus de « s’accrocher [au] corbillard » du PS, tandis que Benoît Hamon, en déplacement à Lisbonne, déclarait qu’il ne comptait pas « courir » après son ancien camarade socialiste, avant de se présenter comme le « mieux placé pour faire gagner la gauche ». De nombreuses divergences subsistent dans les programmes des deux candidats, notamment sur les questions touchant au revenu universel, à la réforme fiscale ou encore à la création d’une assemblée de la zone euro souhaitée par Benoît Hamon, et sur les questions de politique internationale.

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Alors que François Bayrou et Emmanuel Macron ont annoncé leur alliance, des ralliements au fondateur d’En Marche continuent d’arriver de la gauche, récemment, celui de François de Rugy l’un des candidats à la primaire de la Belle alliance populaire. Yannick Jadot a quant à lui annoncé son ralliement à Benoît Hamon jeudi soir, tandis que Jean-Luc Mélenchon, invité de l’émission Politique s’est dit « prêt à discuter » avec le candidat socialiste sur une « candidature unique ». Il a demandé une réponse à la lettre fixant ses conditions et lui a proposé une rencontre « dimanche ou lundi. »

LES NOUVEAUX DÉFIS DE L'OTAN

La 53ème conférence sur la sécurité s’est tenue à Munich du 17 au 19 février. Ce sommet a réuni plusieurs centaines de dirigeants du monde autour des thèmes de l’avenir des relations transatlantiques, de la coopération sécuritaire européenne, de la guerre en Syrie et des relations de la Russie avec ses voisins.

La question de la politique extérieure des États-Unis après l’élection de son nouveau président a tenu une place centrale dans cette rencontre. Le Vice-Président américain Mike Pence a réaffirmé « l’engagement inébranlable des États-Unis dans l’Alliance Atlantique » à des partenaires européens inquiets que Donald Trump ait qualifiée l’OTAN d’ « obsolète ». Il a rappelé aux États membres de l’organisation leur obligation de se conformer à l’article 3 de son traité qui leur impose de consacrer au moins 2% de leur PIB à leur capacité de défense. Seul 5 États sur les 28 que compte l’Alliance ont atteint ce chiffre alors que les États-Unis assurent 70% de son financement. Donald Trump a plusieurs fois menacé de se retirer de l’OTAN si ce déséquilibre devait perdurer. Évoquant les tensions entre Moscou et ses voisins d’Europe de l’Est, Mike Pence a assuré que « les États-Unis continueront de demander des comptes à la Russie ».

La ministre de la défense allemande Ursula von der Leyen s’est dite « prête à assumer une part plus équitable du fardeau de la sécurité commune atlantique » mais a affirmé que cette participation « n’était pas qu’une question de dollars ou d’euros ». Elle a rappelé à ses partenaires américains que « leur ton vis-à-vis de l’Europe et de l’OTAN a un effet direct sur la cohésion de l’Union européenne dont la stabilité est dans l’intérêt des États-Unis ». Elle a rejeté l’idée d’une « égalité entre la confiance accordée à un allié et envers ceux qui remettent en question nos valeurs, nos frontières et le droit international » en référence à la considération pour Vladimir Poutine affichée par Donald Trump.

Le ministre des Affaires étrangères russes Sergei Lavrov a qualifiée l’OTAN de « vestige de la guerre froide ». Il s’est félicité de « la fin de l’ordre libéral mondial conçu par une élite d’États occidentaux aux visées dominatrices » et appelé de ses vœux « un ordre mondial démocratique et juste ».

Une rencontre entre Donald Trump et les dirigeants des Etats membres de l’OTAN doit avoir lieu au mois de mai afin d’évoquer la crise Ukrainienne. Le cessez-le-feu entré en vigueur le 20 février entre Kiev et les séparatistes pro-russes a été violé en moins de 24 heures.

Brèves

Jean-Louis BOURLANGES a rendu hommage à Max Gallo et a recommandé la lecture de Bella Ciao, de Marielle Gallo (Grasset & Fasquelle, mars 2017)

Sylvie KAUFFMANN a recommandé l'exposition de la collection Chtchoukine à la fondation Louis Vuitton

Marc-Olivier PADIS : En finir avec le Président !, d'Olivier Rouquan (Les nouvelles éditions François Bourin, février 2017)

Michaela WIEGEL : Sur les chemins noirs, de Sylvain Tesson (Gallimard, octobre 2016)

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