Moyen Orient : une tragédie sans fin ? / Mai 1968-mai 2018 : semblables ou faux semblants ?

Moyen Orient : une tragédie sans fin ? / Mai 1968-mai 2018 : semblables ou faux semblants ?
Moyen Orient : une tragédie sans fin ? / Mai 1968-mai 2018 : semblables ou faux semblants ?  ©AFP
Moyen Orient : une tragédie sans fin ? / Mai 1968-mai 2018 : semblables ou faux semblants ? ©AFP
Moyen Orient : une tragédie sans fin ? / Mai 1968-mai 2018 : semblables ou faux semblants ? ©AFP
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L'Esprit Public ce dimanche avec Elisabeth Roudinesco, historienne de la psychanalyse, Wajdi Mouawad, dramaturge et metteur en scène, Gilles Finchelstein, directeur général de la fondation Jean Jaurès et Philippe Manière, directeur du cabinet de conseil Footprint.

Avec

L'Esprit Public ce dimanche avec Elisabeth Roudinesco, historienne de la psychanalyse, Wajdi Mouawad, dramaturge et metteur en scène, Gilles Finchelstein, directeur général de la fondation Jean Jaurès et Philippe Manière, directeur du cabinet de conseil Footprint.

Première partie. Moyen Orient : une tragédie sans fin ?

14 mai 2018 : Ivanka Trump lors de l'inauguration de l'Ambassade US à Jérusalem / Un Palestinien porte un manifestant blessé au bord de la frontière entre Gaza et Israël
14 mai 2018 : Ivanka Trump lors de l'inauguration de l'Ambassade US à Jérusalem / Un Palestinien porte un manifestant blessé au bord de la frontière entre Gaza et Israël
© AFP - ISRAEL PRESS OFFICE / HANDOUT/ MAHMUD HAMS

D’un côté Dallas, de l’autre… l’enfer ! D’un côté Ivanka Trump, la très blonde et souriante fille du président américain, son mari Jared Kushner inaugurant la nouvelle ambassade américaine à Jérusalem. A une centaine de kilomètre plus loin, l’armée israélienne réprimant avec une brutalité inouïe la manifestation organisée dans la bande de Gaza : des dizaines de morts, des milliers de blessés, des enfants. Contraste insoutenable, et mots très soupesés ensuite de la diplomatie mondiale, pour condamner la violence de l’état hébreu.Violences de la réaction israelienne car peur d’Israel disait-on  devant cette marche du retour de jeunes Palestiniens armés de lance-pierres, peur pour ses frontières, peur partagée par l’Arabie Saoudite et l’Egypte, moins préoccupés désormais par la question palestinienne que par les avancées de l’Iran dans la région. Toujours ce même axe, Iran, Hamas, Hezbollah et, tout près, la Syrie et son allié russe, Et en face l’improbable nouveau trio americano-israelo-saoudien. Toujours la même région du monde, que la superposition des conflits rendait plus que jamais tragique : 

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  • Acte I de cette tragédie, la Syrie et son meurtrier casse-tête militaire, humanitaire, diplomatique, presque 500 000 morts, plus de 10 millions de déplacés et 60% du territoire de nouveau aux mains de Bachar El Assad avec le soutien de la Russie et de l’Iran. 
  • Acte II le conflit israelo palestinien. Plus que jamais insoluble. 
  • Acte III le retrait américain de l’accord sur le nucléaire iranien et ses conséquences pour l’heure confuses.

Comme l’avait résumé cette semaine un diplomate : « il se passe au Moyen Orient ce que nous redoutions : la conjonction de plusieurs perturbations jusque là restées cloisonnées ». Le tragique antique ne conduisait pas forcément vers une issue malheureuse. Mais le tragique moderne, lui, que nous réserverait-il ?

Deuxième partie. Mai 1968-mai 2018 : semblables ou faux semblants ?

Manifestations Mai 68 / Mai 2018
Manifestations Mai 68 / Mai 2018
© AFP - Jacques Marie / Guillaume Pinon / NurPhoto

Regarder les images mais couper le son : Regarder jeudi 17 mai 2018 les images de la faculté de Rennes 2 bloquée par des barricades, les examens annulés. Regarder les perturbations dans les transports de la 10e séquence de grève perlée. Regarder cette semaine la nouvelle opération d’expulsions dans la zad de notre dame des landes, grenades lacrymo, barricades, 19 escadrons de gendarmerie et une dizaine de squats évacués. Comme un parfum de mai….68… disaient ces images.

Mais le son, lui, que racontait-il ? Entendait-on comme en mars 1968 le Monde nous raconter « une France qui s’ennuie » (Viansson Ponté), Nous raconter un gouvernement fort, sans opposition… Nous raconter l’attente d’un changement profond….à l’école, à la maison, en société, au bureau, dans les institutions de la République.  

En 1968, Raymond Aron parlait d’une révolution introuvable. En ce dimanche 13 mai 2018, 11h03, dans un petit studio de France Culture, il restait donc à trouver ou non la révolution. En notant les ressemblances mais en écoutant aussi les dissonances…