Que reste t-il de la droite républicaine ? / Facebook, opacité, cynisme, obsession du profit

Les Républicains / Facebook en plein scandale
Les Républicains / Facebook en plein scandale ©AFP
Les Républicains / Facebook en plein scandale ©AFP
Les Républicains / Facebook en plein scandale ©AFP
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Débordés sur leur droite par Zemmour et Le Pen, Les Républicains sont-ils condamnés à courir derrière? / Début octobre, Frances Haugen, ancienne employée chez Facebook a critiqué la stratégie du groupe qui préfère développer de nouveaux projets plutôt que d'assurer la sécurité des utilisateurs.

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Sur le papier, la droite partisane ne devrait pas avoir beaucoup de mal à prendre clairement position contre Éric Zemmour. Déjà condamné pour provocation à la discrimination raciale, ce dernier est en effet coutumier des déclarations qualifiées de racistes, islamophobes, homophobes, sexistes et révisionnistes. Pourtant la droite « républicaine » peine pour le moment à s'accorder sur la stratégie à adopter à son égard...

La droite républicaine 

Sur l'immigration, la sécurité, la laïcité, les propositions des Républicains et d'Éric Zemmour ne diffèrent pas tant. Comment alors se démarquer ? Qu'en est-il de Marine Le Pen ? 

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À un mois du congrès LR qui désignera le candidat pour la présidentielle, les candidats doivent redonner confiance et retrouver leurs électeurs.

La pire crise de Facebook

Facebook, c’est 2,9 milliards d’abonnés, un réseau disponible dans plus de 100 langues avec des bureaux dans plus de 30 pays. Chaque jour, 28 millions de Français se connectent sur ce réseau social. En 30 ans, Facebook est passé d’une tentaculaire machine publicitaire s’étendant dans l’e-commerce, les paiements en ligne, la réalité virtuelle… et qui entend investir la réalité augmentée, les services aux entreprises, les cryptomonnaies, et dominer l’internet de demain avec son projet de "métavers". Devenu Meta fin octobre, il permettrait à chaque utilisateur d’avoir une expérience de vie numérique totale sous forme d’avatar. Mais cet empire a ses failles. Depuis début octobre, le groupe est pris dans l'un des pires scandales de réputation suite aux révélations d'une ancienne employée, Frances Haugen. Le 5 octobre 2021, devant le Congrès, la lanceuse d’alerte a exprimé solennellement que Facebook "choisit de privilégier son propre intérêt financier au détriment de la sécurité du public". Dans ces documents, on peut voir que Facebook consacre davantage de ressources à limiter ses effets néfastes en Occident, au détriment du reste du monde. 

Ils prouvent que les algorithmes de Facebook sont devenus d’une complexité telle qu’ils semblent parfois échapper à leurs propres auteurs. Ainsi certains groupes politiques continuent d’être recommandés aux utilisateurs alors qu’ils ne devraient plus l’être. La question des langues pose également problème. Si on prend l'exemple de l'arabe, pourtant troisième langue parlée sur le réseau, on constate que les employés, ne maîtrisent pas certains des principaux dialectes. On y apprend également comment le groupe a choisi d’ignorer des contenus toxiques sur Instagram pour les adolescents, désinformation qui nuit à la démocratie par souci de préserver ses profits. 

Comment réguler cet empire ?

Lundi 8 novembre, Frances Haugen sera auditionnée au parlement Européen. La sécurité en ligne, la transparence des algorithmes et l'atténuation des risques en relation avec la proposition de loi sur les services numériques (en anglais DSA) seront parmi les questions abordées lors de l'audition.

Facebook n’est pas le seul titan digital dont le poids sur nos vies est devenu problématique. De plus en plus de voix soulèvent la nécessité de réguler les géants américains de la tech afin d’amoindrir leur puissance et de permettre l’émergence de nouveaux concurrents. Deux propositions de lois sont actuellement en discussion au Parlement et Conseil européens. Elles visent à strictement encadrer les sociétés internationales du numérique, les Gafam en tête. L’UE entrevoit des accords pour début 2022. L’une des deux propositions de loi actuellement en discussion est directement centrée sur cette thématique. Le règlement sur les services numériques (Digital services act ou DSA) veut interdire aux plateformes d’utiliser des algorithmes pour promouvoir de fausses informations et discours dangereux, avec pour les plus grandes, une obligation de moyens pour modérer les contenus. La seconde proposition de loi concerne un règlement sur les marchés numériques (Digital markets act ou DMA). Il prévoit des règles spécifiques aux seuls acteurs systémiques, dont la toute-puissance menace le libre jeu de la concurrence, avec notamment l’encadrement drastique de leur usage des données privées.