

Chaque assassinat, ou tentative, causée par le terrorisme islamiste incite à chercher des méthodes, pour en finir avec ce fléau.
Mais hélas les méthodes, la méthode ultime, se fait attendre et à chaque fois l’on se retrouve place de la république pour pleurer nos morts depuis l’école Ozar Atorah jusqu’à Samuel Patty.
Pourtant la sociologie fournit des pistes – cette discipline permet de comprendre certains des mécanismes qui font que l’on devient terroriste. Et, il faut le souligner, comprendre le terrorisme n’a absolument rien à voir avec l’excuser, comprendre c’est uniquement examiner les logiques à l’œuvre qui transforment un individu en tueur, quelles que soient ses motivations. Les sociologues ne sont pas des juges, leur rôle n’est pas de juger un crime mais d’en comprendre les ressorts. Or il y a une piste que fournit la sociologie qui a été peu explorée. Quelle décision individuelle conduit une personne à devenir terroriste ? Je parle de décision individuelle pour insister sur la responsabilité de celui qui bascule – ce n’est évidemment pas à cause de la société que l’on verse dans ce type d’action violente, les explications systémiques, qui incriminent le tout n’expliquent rien.
Un sociologue comme Gary Becker nous enseigne qu’un individu devient terroriste lorsqu’il se lance dans une carrière de terroriste. Cela signifie qu’il va suivre une formation, même s’il se forme lui-même, des objectifs et surtout une rétribution. Or, quelle est la rétribution d’un terroriste islamiste ? Elle consiste en des rétributions dans l’au-delà, mais cela est une conception religieuse de la chose, et seule la religion à le pouvoir de démentir ou de changer ce type de croyance.
Mais il y a aussi une autre rétribution symbolique et narcissique : le nom des terroristes devient connu. A l’origine, ils ne sont rien et soudain tout un pays se met à parler d’eux – ce sont des ratés et les voilà célèbres, ils vivaient comme des perdants et soudainement leurs actes les met à la une de tous les journaux. C’est cette logique là aussi qu’il faut casser. A chaque fois que j’entends le patronyme d’un terroriste, je me dis qu’il a fait cela pour ça aussi. Pourquoi ne pas essayer de les abandonner à l’oubli ? Casser le miroir de leur narcissisme, leur faire comprendre qu’ils n’auront après leur acte, ni sépulture physique, ni sépulture mémorielle. Que sache terroriste sache qu’après son acte misérable, son nom misérable sera effacé.
L'équipe
- Production
- Réalisation