

Et si l'on se souciait un peu des riches... des très riches...
Oui, je n’ai pas dit que l’on en faisait trop pour les pauvres, je voulais juste que l’on réserve une pensée, avant que le jour ne se lève, aux riches, attention pas aux riches un peu riches, je veux parler des super super riches, même pas du 1 % mais du 0,1 % qui capitalise aujourd’hui de plus en plus de capital à la surface de la planète.
Parce que ces hyper riches ont un souci, que dis-je un vrai problème : comment dépenser ? Ça peut paraître simple de dépenser de l’argent quand on gagne quelques centaines d’euros, mais lorsque l’on en gagne des millions de millions, comment faire ?
C’est ce problème qu’évoquait déjà au XIX e siècle le sociologue Thorstein Veblen lorsqu’il expliquait que lorsque l’on a tout, il vous manque l’essentiel, autrement dit la consommation ostentatoire. Et, comme aujourd’hui les personnes qui ont mille fois tout, sont mille fois plus nombreuses, une industrie s’est créée pour elles : l’industrie du snobisme. Une industrie qui doit déployer de nombreux efforts pour aider les poches profondes à se vider.
Songez, par exemple, que Paul Manafort, ex-conseiller de Trump, aujourd’hui sous les verrous, a dissimulé une petite paye de 60 millions de dollars au fisc. Mais le problème n’était pas de comment gagner 60 millions de dollars, mais bien de comment les dépenser. Et il faudrait rendre hommage à cet homme qui a réussi à dépenser un million de dollars en vêtements, dont, notamment, un par-dessus en cuir d’autruche.
Pour ces super riches, une industrie s’est mise en place, incarnée par le supplément du Financial Times dont j’ai un exemplaire sous les yeux, How to spend it, autrement dit comment le dépenser : où trouver, par exemple, une voiture à 4 millions d’euros, l’Aston Martin Valkyrie — soit 350 Clio — une voiture si rare à en croire le Financial Times que les individus déboursent plus d’un million en plus — 100 Clio donc — pour en obtenir une. Même chose pour ce sac Kelly de chez Hermès, vendu 50 000 euros — 4 Clio, une affaire — il paraît qu’à la boutique Hermès, il faut un ticket, comme à la Sécurité Sociale, pour pouvoir en acheter un.
La règle de la société de consommation est « je dépense donc je suis », mais justement comment faire pour que là où je suis, personne ne puisse plus suivre.
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