La maire du petit village de Morette dans l’Isère Aude Picard Wolff, a décidé de partir en guerre contre les bises parce qu’elle en a ras les joues de faire chaque matin la bise aux 73 élus de sa communauté de commune.
- Guillaume Erner Docteur en sociologie et producteur des Matins de France Culture
En ce lendemain de fêtes, la vie redevient dure comme les trottoirs où meurent les sapins… C’est triste… Nous aurions besoin de douceur… Eh bien non, tout nous sera dénié, y compris les bisous.
C’est ce que le journal Le Parisien nous apprend, évoquant l’initiative d’une élue, Aude Picard Wolff, maire sans étiquette du petit village de Morette dans l’Isère qui a décidé de partir en guerre contre les bises parce qu’elle en a ras les joues de faire chaque matin la bise aux 73 élus de sa communauté de commune.
Cela n’est pas hygiénique, explique-t-elle, surtout en période d’épidémies hivernales, certaines personnes sentent mauvais, et de surcroît, puisque c’est systématique, ça ne signifie plus rien, vous embrassez la joue que vous auriez envie de mordre...
À mon sens, c’est dommage car la bise est une bonne manière de révéler l’origine de la personne : à Paris on fait deux bises, dans la Drôme c’est trois, chez les Guiziou, autrement dit dans le Finistère, c’est une, et dans l’Aube où le budget temps-bisou est plus important, c’est quatre bisous.
En outre, la partie droite de la France a tendance à tendre en premier la joue droite, tandis que la partie gauche de la France a une propension à tendre la joue gauche, tout cela demeure laïc, aucun rapport avec le précepte religieux qui consiste à tendre l’autre joue.
À France Culture, nous avons résolu la question puisque cela fait des lustres que nous avons adopté le bisou eskimo, autrement dit le nez-nez. Nous nous frottons le nez les uns les autres et c’est ce qui permet à la totalité de la grille aujourd’hui, de Philippe Garbit qui assure les nuits à moi-même, d’avoir la crève.
Alors je ne sais pas si cette initiative va prospérer ou bien si la bise française va être inscrite au patrimoine de l’Unesco, mais certains jours on se dit que le bisou est la seule solution : un bisou pour Trump, un bisou pour les trolls du monde entier, des bises pour tous, puisque comme le disait Musset qui s’y connaissait en bises, « Le seul vrai langage au monde est un baiser ».
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