

Vous avez enfin une preuve de la mort de Dieu
Vous avez enfin une preuve de la mort de Dieu
Absolument, enfin, elle se trouve dans le journal L_e Parisien_ aujourd’hui. Dieu est mort, on en a donc la preuve à Strasbourg dans la paroisse protestante de Saint-Guillaume, où l’on trouve une église du XIVème siècle. Alors essayez de deviner ce qui va se dérouler ce soir dans cette église ? Le retour du veau d’or ? L’accueil des marchands du temple ? Non, non : bien pire encore. Des cérémonies orgiaques que la morale, et pas seulement, réprouve ? Mais non, ce qui va se passer ce soir dans cette église est plus spectaculaire encore puisque c’est ni plus ni moins de la mort de Dieu dont il est question.
Dans cette église on va tout simplement donner à voir le film L’Exorciste, le film d’épouvante de William Friedkin, où une jeune fille devient possédée par le démon, ce qui a pour effet notamment de la couvrir de bubons, de lui permettre de tourner la tête à 360 ° tandis que, dans une forme aiguë du syndrome de Gilles de la Tourette, elle se livre à différents commentaires sur Jésus et sa mère.
Et le pasteur de cette église de Strasbourg d’expliquer pourquoi il a autorisé la projection de L’Exorciste dans son église – notre église est un lieu de vie d’échange et de culture – c’est un peu une MJC quoi – et il ajoute, « nous n’avons pas mis l’église à disposition pour un simple tour de manège ».
C’est d’ailleurs cela le problème, s’il s’était agi d’installer des chevaux de bois dans une église, on aurait pu trouver cela bizarre, mais bon chacun ses idiosyncrasies. Mais là, il s’agit d’un film consacré au diable, un film arrachant le diable à la tradition catholique pour en faire un personnage destiné aux peurs récréatives.
On a su que le communisme était mort quand le couturier Prada a été autorisé à défiler au siège du PCF place du Colonel Fabien, on sait que l’église est morte quand Satan est autorisé à défiler sous sa forme grotesque dans l’église de la Krutenau à Strasbourg. C’est une manière de dire que l’on ne croit plus au diable, et si le diable n’existe plus comme dieu pourrait-il survivre. C’en est fini du diable du Curé d’Ars, de Bernanos, de ces fous de Dieu pourchassant le démon décrits par Hugo, Claudel ou Cioran.
Pour l’église aujourd’hui, le diable n’est même plus dans les détails, il est projeté sur un écran, comprenez il n’a plus aucun relief.
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