La recrudescence des idéologies fascisantes rend de plus en plus difficile de trouver un lieu de vacances "démocratie-friendly".
Enfin un nouveau sujet de dispute…
Oui, se disputer sur les vacances, ça n’est pas très nouveau. La France des montagnes contre la France de la mer, les souvenirs de l’été dernier en Bretagne avec ce soleil éclatant – je le dis de cette manière-là pour ne pas me fâcher avec les Bretons – ou bien le souvenir du mois d’août, seul sur la plage de Menton - je dis cela pour ne pas me fâcher avec les auditeurs de la Côte d’Azur, que voulez-vous, tout le monde n’a pas la chance de partir en vacances dans la Drôme.
Tout cela, c’est de la dispute classique. Mais en dehors de ces considérations météorologiques, voici le retour des disputes politiques de vacances. Je dis le retour parce que les plus âgés d’entre nous se souviennent de longues conversations enfiévrées pour savoir si aller dans l’Espagne de Franco s’allonger sur le sable, cela revenait à mettre une serviette sur la tombe de Garcia Lorca, repeindre en rose Guernica et transformer la Sierra de Teruel en Disneyland phalangiste.
D’autres plus âgés encore, peuvent se souvenir des délicieuses baignades sur le littoral grec des colonels, voire la défiance à l’égard du Japon de Hiro Hito. Là, il faut vraiment être très âgé.
Eh bien voilà, sous l’effet conjugué de Donald Trump, de la persécution des Rohyngas, de la Hongrie de Victor Orban et enfin de la victoire de la ligue et du Mouvement 5 étoiles en Italie, ce type de débat est à nouveau en train de faire trembler les chaumières. Vaut-il mieux soutenir la politique inique de Donald Trump en allant en Floride plutôt que d’apporter son soutien à la junte thaïlandaise en allant se baigner dans les eaux glacées de la dictature. Vaut-il mieux aller manger une glace dans une Italie pré-fasciste plutôt que de payer son écot aux post-fascistes polonais – cela, ça n’est pas forcément ce que je pense, c’est juste ce que j’entends. Il resterait bien la Suisse, si celle-ci n’était pas un paradis fiscal.
Voilà pourquoi on comprend mieux le camarade Kim Jong Un lorsqu’il demande s’il va, ou non, finir par aller se détendre à Singapour.
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