Guerre de boutons

Donald Trump et Kim Jong-Un
Donald Trump et Kim Jong-Un ©AFP - NICHOLAS KAMM, KCNA VIA KNS / KCNA VIA KNS
Donald Trump et Kim Jong-Un ©AFP - NICHOLAS KAMM, KCNA VIA KNS / KCNA VIA KNS
Donald Trump et Kim Jong-Un ©AFP - NICHOLAS KAMM, KCNA VIA KNS / KCNA VIA KNS
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Donald Trump a répondu à son camarade nord-coréen Kim Jong-Un vers 2 heures du matin heure française, par un tweet, dans lequel il expliquait qu’il avait lui aussi un bouton, mais un plus gros bouton que son homologue nord-coréen, et attention, un bouton qui fonctionnait.

Certains jours il vaut mieux ne pas avoir d’insomnie… Ou alors ne pas lire les déclarations de Donald Trump en pleine nuit, lequel a répondu au camarade nord-coréen Kim Jong-Un vers 2 heures du matin heure française, par un tweet, dans lequel il expliquait qu’il avait lui aussi un bouton, sous-entendu un bouton nucléaire, mais un plus gros bouton que son homologue nord-coréen, et attention, un bouton qui fonctionnait. 

Alors même un psychanalyste débutant ou fatigué comprendrait le sens de cette comparaison de taille de bouton, disons que cela lui rappellerait quelque chose. 

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Quant au reste de l’humanité, il trouvera tout de même dommage d’avoir dépensé autant d’énergie à lire Sun Tzu, Clausewitz, Liddell Hart, ou autres stratèges pour aboutir à une comparaison de taille de bouton. 

Et bien il aurait tort. Car à côté des guerres territoriales, fiscales, défensives, préventives, il existe un type de guerre qui a fait des millions de morts : les guerres de comparaison de tailles de bouton, que l’on peut appeler si l’on veut faire savant, guerres thymotiques.

Car le Thymos est chez les grecs la glande, non pas cette glande-là, la glande de la vanité et selon une lignée de penseurs jusqu’à Nietzsche, l’homme est une créature thymotique. 

Le Thymos est à l’origine de nombreux charniers, par exemple la participation italienne à la guerre de 14-18, laquelle a débuté timidement, quelques milliers de morts au départ, puis s’est accéléré sur le thème du « nous vaincrons », « nous avons le plus gros bouton », pour se solder par les chiffres délirants de 5 615 000 hommes engagés, 650 000 morts, 947 000 blessés et 600 000 disparus ou prisonniers, le tout sans parvenir à récupérer la Dalmatie ou Trieste, les deux objectifs de guerre. L’exemple italien qui est évidemment loin d’être le seul, nous rappelle qu’il faut toujours se méfier de ces enfants qui se croient adultes et jouent avec la taille de leur bouton.