Il faut libérer le genre humain du mot de passe

Le casse-tête des mots de passe.
Le casse-tête des mots de passe. ©Getty - Angela Rohde / EyeEm
Le casse-tête des mots de passe. ©Getty - Angela Rohde / EyeEm
Le casse-tête des mots de passe. ©Getty - Angela Rohde / EyeEm
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Certains jours, j’hésite entre la peste et le choléra, je veux dire entre les réseaux sociaux et les mots de passe. J’ai lu que c’était désormais la tâche à laquelle s’attelaient les géants de la tech, en finir avec les mots de passe.

On ne dira jamais assez à quel point l’invention du mot de passe est source d’un gâchis important en matière de temps et d’énergie, entre la création du mot de passe, le mot de passe oublié, le mot de passe retrouvé, mais entretemps on l’a déjà changé et oublié le nouveau, sans oublier la cerise sur le clavier, le mot de passe piraté, et la possibilité offerte à tout votre carnet d’adresse de vous envoyer rapidement de l’argent parce que vous êtes à l’hôpital, sans téléphone portable, et dans l’incapacité de payer vos médicaments, malheureusement.

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La peur de ne plus pouvoir retourner chez soi

Avant l’invention du mot de passe, l’humanité n’avait jamais vécu dans la peur de ne plus pouvoir retourner chez soi, je ne dis pas dans la peur d’oublier ses clés, ça c’est du classique, non vivre dans la peur de ne plus pouvoir retourner chez soi, comme si l’on avait rassemblé tous ses trousseaux de clés dans le même sac et jeté tout cela à la poubelle. Alors bien sûr on peut recréer son mot de passe quand on a la chance de ne pas tomber sur un site qui est bloqué à la troisième erreur – autrement dit quand on a oublié dans quel ordre on a placé le prénom du cadet et l’envers de sa date de naissance. Car rien ne marche en matière de mot de passe, ni prénom d’enfant, ni date de naissance, ni marque de la première voiture.

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Quand il y avait un seul mot de passe déjà c’était compliqué mais aujourd’hui il en faut un pour chaque site, avec des caractères spéciaux et le spécial du caractère spécial change à chaque site, certains acceptent le point pour d’autres c’est le point d’exclamation sinon rien, bref il faudrait noter tout cela, mais la notation annule le mot de passe, et si l’on note le mot de passe en inventant un code, comment se souvenir du code ? C’est à se demander si bientôt il ne faudra pas se munir d’une machine Enigma et d’un portable pour savoir enfin combien il vous reste sur votre compte le 26 du mois.

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L’humanité n’est ni faite pour monter une cuisine Ikea, ni retenir 256 mots de passe, voilà pourquoi je propose à tous nos auditeurs de faire comme les informaticiens de la chaîne et d’utiliser un mot de passe unique sur leur compte en banque – franceculture en minuscule – laissez nous faire, on s’occupera du reste.

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