Eh bien oui, la société du care, vous connaissez : l’idée que le soin et la compassion pourraient être à la base du lien social. Je ne suis pas sûr de la voir cette société-là. Il y a maintenant une autre société, la société du miles, une société qui donne plus à ceux qui ont déjà tout.
Pourquoi société du miles ? Parce que le miles a été inventé par les compagnies aériennes, chaque voyage en avion vous donne droit à une fraction de billet. Du coup, plus vous achetez de billets, plus vous êtes capable de payer beaucoup de billets, plus vous en avez de gratuit. Quand on y réfléchit, c’est à peu près l’inverse de la société de redistribution, puisqu’il s’agit en l’occurrence de faire bénéficier de choses ceux qui en sont déjà bénéficiaires.
Cette société du miles s’est désormais étendue à différents secteurs de l’économie, avion, train banque, et maintenant immobilier. C’est ainsi que Les Echos révèlent tranquillement que le taux d’intérêt d’un emprunt varie du simple au double selon que vous soyez riche ou pauvre. Ainsi, un jeune célibataire va payer deux fois plus son crédit immobilier qu’un vieux riche, une bonne manière d’accueillir le jeune pauvre dans la vie. Vous pourriez croire qu’il s’agit d’un taux d’intérêt plus élevé parce qu’il rémunère un risque plus élevé, sauf qu’il n’y a pas de raison logique qu’un fonctionnaire au salaire modeste représente un risque d’emprunteur plus élevé qu’un boursicoteur aux revenus importants mais variables. Oui mais voilà, ces taux d’intérêts variables représentent une manière de donner un coup de pouce à ceux qui n’en n’ont pas besoin.
C’est cela la société du miles, une manière de dire, si vous avez déjà tout n’hésitez pas à demander le reste.
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