Jacques Chirac, l'animal politique

Jacques Chirac, 21 novembre 2014 au Quai Branly
Jacques Chirac, 21 novembre 2014 au Quai Branly  ©AFP - PATRICK KOVARIK / POOL / AFP
Jacques Chirac, 21 novembre 2014 au Quai Branly ©AFP - PATRICK KOVARIK / POOL / AFP
Jacques Chirac, 21 novembre 2014 au Quai Branly ©AFP - PATRICK KOVARIK / POOL / AFP
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Jacques Chirac hospitalisé, affaiblissement généralisé ? Ce matin, Guillaume Erner rassure les politiques. Le souvenir des deux mandats de Jacques Chirac est un véritable message d'espoir : les difficultés politiques restent éphémères dans l'opinion publique.

Avec
  • Guillaume Erner Docteur en sociologie et producteur des Matins de France Culture

Je souhaite lancer un message d’espoir à tous les politiques qui sont dans la détresse, leur côte de popularité stagnant au niveau de la mer, voire au niveau de la Mer Morte. Amis politiques, il existe votre espoir pour vous, et cet espoir il se nomme Jacques Chirac.

Quand Jacques Chirac était au pouvoir, rappelez vous à quel point il était impopulaire : vie dissolue, ou plutôt la dissolution. On a tant critiqué la moralisation du politique, la transparence, le non cumul des mandats. Morale, Transparence, Non cumul … Jacques Chirac, Cherchez l’intrus ! N'est-ce pas comme un léger paradoxe ? Jacques Chirac, sur le papier en tout cas, c’est à peu près tout ce dont les Français sont censés ne plus vouloir. Voilà un homme politique qui n’a été que politique. Il a épousé à peu près tous les points de vue, depuis l’ultralibéralisme jusqu’au souverainisme. Ce n’est pas lui manquer de respect que de rappeler qu’il a également eu quelques petits démêlés avec la justice, même si ses ennuis judiciaires semblent avoir fait disparu dans la mémoire de l’opinion. Enfin, il sera particulièrement difficile pour les historiens du troisième millénaire d’attacher son nom à une réforme particulière. Certes, ses deux mandats ont laissé un excellent souvenir aux Français, mais c’est un peu comme ces films qui distillent une musique agréable, alors même qu’il ne s’y passe pas grand chose.

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Mais Jacques Chirac est sympathique, il aime la Corona et la tête des veaux, trois informations qui ont certainement une valeur pour choisir un compagnon de banquet mais qui n’en ont à peu près aucune, dès lors qu’il s’agit d’un Président de la République.

C’est pourquoi cette passion pour Jacques Chirac mérite de figurer dans la France mystérieuse. Plus étrange encore que la bête du Gévaudan, voici l’animal politique.