Juste la fin du Monde ?

Daniel Kretinsky
Daniel Kretinsky  ©AFP - Tolga Akmen
Daniel Kretinsky ©AFP - Tolga Akmen
Daniel Kretinsky ©AFP - Tolga Akmen
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L’un des deux actionnaires du journal Le Monde serait sur le point de vendre de 40 à 49% des actions de ses parts à un milliardaire tchèque, Daniel Kretinsky.

C’est peut-être la fin du monde…

Oui, je sais chaque jour les actualités vous annoncent la fin du monde, et jusqu’ici, en tout cas, elles se sont trompées. Mais là il ne s’agit pas de la fin du monde, mais de la fin d’un monde, je veux parler bien entendu du quotidien vespéral, puisque figurez-vous que l’un des deux actionnaires du journal Le Monde serait sur le point de vendre de 40 à 49% des actions de ses parts à un milliardaire tchèque Daniel Kretinsky. 

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Si c’est la fin d’un monde, c’est parce que jusqu’à aujourd’hui les propriétaires du monde plaçaient dans ce journal de la love money, autrement dit de l’argent dont ils n’espéraient pas de bénéfice direct, même s’ils en espéraient probablement un bénéfice indirect comme le fait de compter en ville. 

Mais si demain ces actionnaires cèdent à ce monsieur Kretinsky, on ne sait pas ce qui pourrait se passer, que veut ce monsieur mystère ? Comment est-il devenu riche, et surtout pourquoi veut-il devenir pauvre, puisque l’on sait bien que la presse c’est avant tout aujourd’hui une espérance de dette, personne ne pourrait être assez fou pour croire qu’il va s’enrichir en investissant dans la presse. 

Alors pourquoi Daniel Kretinsky veut il perdre de l’argent ? L’histoire du milliardaire qui n’aspire rien tant qu’à dépenser sa fortune en achetant des journaux auxquels il garantirait l’indépendance est un beau conte de fées, et les conte de fées… 

Les histoires de rachat de journaux ne sont pas des histoires de journalistes pour les journalistes, car nos vieilles démocraties reposaient sur des organes de presse, tous aujourd’hui sont en train de crever, et rien, absolument rien ne les remplace. Le fait que la presse ne soit plus rentable – puisque c’est cela dont il s’agit, est une très mauvaise nouvelle et pas seulement pour les journalistes, cela signifie qu’elle dépend désormais ou bien de la charité des uns, ou bien des intérêts contournés des autres. Si toute la presse est vendue à quoi bon encore l’acheter… 

L’ancien monde meurt et le nouveau ne veut pas naître, ce ne sont pas les convulsions du monde aujourd’hui qui prouveront le contraire.