Le PSG rémunère les footballeurs au prix des professeurs

Il reste pour un salaire, si j’en crois Ouest France, de 30 millions d’euros net, assorti d’un bonus de 130 millions d’euros, pour pouvoir changer de crampons. Bon si je vous dis cela, je ne vous apprend rien, c’est normal, c’est une rémunération de footballeur.

En revanche, si je vous dis qu’un professeur est payé 4 millions d’euros, alors là vous allez vous étonner, et même franchement ne pas y croire. Une réaction intéressante puisqu’elle signifie qu’elle est représentative de la manière dont une société juge et hiérarchise ses priorités. Je sais bien qu’il n’y a pas que le salaire dans la vie, mais enfin, la rémunération est aussi une manière de révéler la valeur qu’une société confère à une profession donnée.

Bien sûr, le nombre d’enseignants est évidemment plus élevé que le nombre de footballeurs, mais cela est vrai en France comme en Corée. Or en Corée, il existe un enseignant, Kim Ki-hoon, dont le Wall Street Journal avait parlé il y a quelques années, parce que sa rémunération était celle d’une rock star - normal, il est là bas une véritable rock star. Les familles sont particulièrement obsédées par l’avenir de leurs rejetons et elles sont donc prêtes à investir des fortunes pour que ceux-ci aient le meilleur des enseignements, ce qui permet donc à Kim Ki-hoon d’avoir une rémunération de millionnaire.

Or ce qui est étrange, c’est que si vous faites le test du footballeur et du professeur, si vous demandez lequel des deux est payé des millions, tout le monde songera au footballeur, personne n’évoquera un professeur. Cette hiérarchie est désormais solidement établie et personne ne se risque à la discuter, elle témoigne du fait que les salaires obéissent certes à la loi du marché mais aussi et surtout à la loi du marché mental, autrement dit la manière dont nous envisageons les rémunérations normales des uns et des autres.