Et si Facebook était tout simplement une secte ?

Bon pour le moment nous ne sommes pas encore au stade religieux de Facebook, mais qui sait ce que l’avenir nous promet. Et si je vous dis cela c’est parce que le Washington Post a publié un papier expliquant qu’il n’était pas facile de quitter Facebook – c’est exactement la définition d’une secte : vous entrez dans une secte beaucoup plus facilement que vous n'en sortez – à l’entrée, vous êtes accueilli à bras ouverts, pour la sortie, c’est une autre paire de manche… 

Or, cet article explique que quitter Facebook, pour de nombreuses personnes, c’est se couper de leurs souvenirs, les dizaines voire les centaines de photos qu’ils ont déposées sur le réseau social. Mais c’est aussi dire adieu à ces dizaines "d’amis". Je mets amis entre guillemets, amis Facebook, autrement dit ce que le sociologue Granoveter appelait la force des liens faibles, eh bien tous ces liens faibles que vous avez noués avec des amis Facebook, il faut leur dire adieu. 

Quitter Facebook, c’est à peu près la même chose que quitter le Parti Communiste dans les années 1950 : vous perdiez une quantité impressionnante d’amis, vous deviez faire votre autocritique, et vous regrettiez probablement le temps considérable à discuter de la dernière fake news diffusée par le Kremlin, sur la culpabilité de Viktor Kravchenko, sans compter les derniers délires pseudo-scientifiques sur le blé fourchu vanté par Lyssenko et  le lyssenkisme. 

En soi, c’est une assez bonne nouvelle puisque de nombreuses personnes ont pu cesser d’être staliniennes sans trop de dommage, je pense par exemple à Edgar Morin qui en a profité pour publier ensuite sa célèbre autocritique, remarquez qu’ensuite Edgar Morin en a profité pour se mettre sur Twitter.

Mais cette comparaison de Facebook avec une secte montre qu’il y a peut-être eu trois âges religieux dans l’humanité : les religions, les religions séculières comme le communisme, et enfin les réseaux sociaux.