

Les hebdomadaires en mal de lecteurs finissent toujours par titrer sur les vrais prix de l’immobilier, mais enfin là il y a véritablement quelque chose qui se passe, qui peut s’assimiler à un mouvement de fond et ressemble à un vrai tournant dans l’évolution du territoire national.
La situation est assez bien résumée par Le Parisien - le journal Le Parisien, le "Parisien", retenez bien ce nom, car c’est lui qui importe… Pour la première fois depuis bien longtemps, les prix de l’immobilier diminuent, dans les Hauts-de-Seine également…. Alors rassurez-vous, ils tutoient la barre des 10.000 euros du mètre carré, peut-être passeront-ils légèrement en dessous mais c’est une descente par l’escalier et non en parachute.
Ce qui compte en tout cas, c’est que Paris est moins cher qu’auparavant et le reste de la France, les villes moyennes, en revanche, voient leur prix augmenter de manière tout à fait significative. C’est particulièrement clair pour les villes du Sud – Montpellier, Marseille ou Toulon – mais justement cela c’est en réalité tout à fait traditionnel, il n’y a pas grand-chose de nouveau…
En revanche, là où il y a du nouveau, c’est ce qui se passe dans des villes comme Dijon ou Saint-Étienne, des villes moyennes où les acheteurs affluent. C’est un vrai tournant raconté dans la France entière : les Parisiens font monter les prix, c’est comme ça, en France tout est de la faute des Parisiens – alors c’est vrai ce sont les Parisiens qui font monter les prix mais ce sont des Parisiens qui font monter les prix en cessant d’être Parisiens, autrement dit en déménageant.
Le mouvement est sensible, il n’est pas radical évidemment, quelque chose est en train de se passer qui ressemble effectivement à une ruée vers les villes moyennes : en trois mois le prix du mètre carré au Mans a augmenté de 2,3 % et de 5,8 % sur un an. Or le même phénomène s’observe dans d’autres pays : aux États-Unis, New York ou San Francisco voient une partie de leur population déménager, même chose en Angleterre, avec moins de Londoniens.
En d’autres termes, habiter à la capitale est beaucoup moins capital qu’auparavant, il y a de nombreux inconvénients à y habiter, alors pourquoi y rester ? Dans quelques années, peut-être, le parisianisme passera pour une maladie du passé, et l’on pourra enfin s’en prendre à l’arrogance des Stéphanois ou à au côté hors sol des Manceaux.