

Le bug informatique de la SNCF, ou comment l’informatique nous fait perdre du temps, alors qu’il est théoriquement censé nous en faire gagner.
Alors tout roule ? Oui, tout roule sauf les trains, c’est tout de même la principale nouvelle de la journée, et pas seulement pour notre réalisateur Jean-Christophe Francis qui a réussi à faire un La Rochelle-Paris hier, ce qui relève de la prouesse absolue.
Reste à comprendre ce qui s’est passé hier, autrement dit, analyser les causes de la panne informatique qui a suscité ce gigantesque chaos, ou comment l’informatique nous fait perdre du temps, alors qu’il est théoriquement censé nous en faire gagner.
Le bug de la SNCF a été prévu par un économiste Robert Solow, lequel a donné son nom au paradoxe de Solow, que l’on peut résumer comme suit : les ordinateurs sont partout sauf dans les statistiques de la productivité. Traduction : l’ordinateur nous fait perdre du temps, et ce ne sont pas les voyageurs de la gare Montparnasse hier qui prétendront le contraire, d’autant que c’est la deuxième fois cette année qu’un bug informatique rend les déplacements en train cauchemardesques.
Le paradoxe de Solow permet d’expliquer pourquoi tout le temps gagné grâce aux lignes à grande vitesse peut être anéanti par un petit souci de code qui fait s’effondrer l’ensemble du réseau.
Mais même sans penser à la gestion des aiguillages de la SNCF, parce que l’on n’y pense pas tous les jours, chacun d’entre nous connait des gens dont la productivité a considérablement chuté depuis l’apparition de l’informatique. Combien de nos amis perdent leur vie au bureau sur Facebook, YouTube et autres sites, combien de personnes qui auraient pu jadis produire de la valeur, en détruisent en regardant des vidéos de chats qui lancent des balles ou en trollant leurs semblables sur les réseaux sociaux.
D’ailleurs plus généralement, si l’on détruisait tous les ordinateurs, certaines tâches aujourd’hui automatisées devraient être effectuées par des humains, mais pour le reste, quel temps gagné à ne plus répondre à des e-mails débiles ou à des sollicitations sans intérêts. Cassons donc dès maintenant nos ordinateurs, pour ne pas laisser nos informaticiens les empêcher de fonctionner.
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