Le sort des commerces, c’est notre affaire…

Commerces parisiens fermés en novembre 2020, en raison du confinement 2
Commerces parisiens fermés en novembre 2020, en raison du confinement 2  ©AFP - Joël Saget
Commerces parisiens fermés en novembre 2020, en raison du confinement 2 ©AFP - Joël Saget
Commerces parisiens fermés en novembre 2020, en raison du confinement 2 ©AFP - Joël Saget
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Qui pour défendre les commerçants ?

Nous ne pouvons pas être indifférents à la détresse des commerçants, je le dis certes parce que je suis le rejeton d’une longue lignée de boutiquiers -chez moi on n’allait pas au travail mais au magasin, bien sûr cela me rend sensible à la détresse de tous ces commerçants obligés de fermer pour cause de covid- mais pas uniquement…. 

En France peu de monde défend les commerçants – cela m’est encore apparu hier en lisant l’excellente biographie de Charles de Gaulle par Julian Jackson. De Gaulle dans l’un de ses moments d’abattement expliquait que la France ne survivrait pas face à la Russie et aux Etats-Unis. Il disait, méprisant, qu’il resterait à peine « quelques cuisiniers et quelques coiffeurs ». C’est ainsi, en France, il n’y a personne pour défendre les petits commerçants, si vous êtes noble vous avez Saint-Simon… provençal vous avez Pagnol… échangiste vous avez Houellebecq, mais commerçant, makach, walou. Vous pourriez bien convoquer Céline, c’est un écrivain maudit, ou bien appeler Jean Dutourd et « Au Bon Beurre », l’histoire d’un crémier sous l’Occupation… Mais justement voilà : dans la mythologie française, les commerçants sont des profiteurs de guerre, même en temps de paix. 

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Même Zola dans « Au bonheur des Dames » décrit sans trop s’apitoyer la ruine du petit commerce, alias le vieil Elboeuf, face aux grands magasins. Il n’y a qu’aux Etats-Unis où un écrivain peut intituler ses conversations avec ses confrères « Shop talks », conversations de boutique et c’est signé Philip Roth, ou encore en Angleterre, où la fille de l’épicier devient Premier Ministre… Mais malheureusement, il s’agit de Margaret Thatcher.
 

Et pourtant, les français sont un peuple paradoxal : ils déplorent la mort des centres-villes et ne se rendent pas compte que ceux-ci sont vivants grâce aux commerçants. On pourra faire tout le chômage partiel du monde, la gratuité des charges, tout cela ne permettra pas aux commerçants de payer leur stock, parce que je vais vous dévoiler un scoop, dans les commerces, on vend des marchandises, et ces marchandises il faut les payer même lorsqu’on ne les vend pas. Ce virus est une vacherie, on le sait, mais peut être existe-t-il un vaccin. Alors quel vaccin pourra t on administrer à nos commerces avant qu’ils ne crèvent ? 

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