Le tatouage rentre sous la peau…

Mannequins présentant les créations de Franck Sorbier collection Haute Couture Printemps/été 2017, le 25 janvier à Paris.
Mannequins présentant les créations de Franck Sorbier collection Haute Couture Printemps/été 2017, le 25 janvier à Paris. ©AFP - Patrick KOVARIK
Mannequins présentant les créations de Franck Sorbier collection Haute Couture Printemps/été 2017, le 25 janvier à Paris. ©AFP - Patrick KOVARIK
Mannequins présentant les créations de Franck Sorbier collection Haute Couture Printemps/été 2017, le 25 janvier à Paris. ©AFP - Patrick KOVARIK
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Selon le journal "La Croix" du jour, un français sur cinq est désormais tatoué, on dénombre désormais plus de 4000 salons de tatouage en France contre une vingtaine en 1980.

Le tatouage s’est diffusé auprès de tous les milieux, tous les genres. Il peut être tribal, asiatique, new school ou bien personnel - le prénom d’un être cher par exemple.

C’est un vrai renversement pour un signe jadis réservé aux durs, aux tatoués, un exemple de plus de ces symboles réservés aux marges devenus désormais largement répandus. A cet égard, le tatouage n’est pas un cas unique, on pourrait en citer d’autres, le piercing par exemple.
Ce qui est frappant en revanche dans le tatouage, c’est tout d’abord le fait que la mode s’est déplacée. Elle concernait jadis le dessus, le tissu, ou les dessous, parfois les dessous dessus, aujourd’hui, elle est de plus en plus sur la peau, qu’il s’agisse par exemple du maquillage, une dépense de plus en plus importante, laquelle commence d’ailleurs à exister pour les garçons, ou bien encore le tatouage. Comme si la mode devenait de plus en plus personnelle au fur et à mesure qu’elle faisait corps avec le corps. Ce n’est plus un accessoire, c’est une partie de soi-même. La mode ne concerne plus l’éphémère mais le définitif, et c’est cela qui est étrange et paradoxal.
Le sociologue Georg Simmel analysait la mode comme le symptôme de la nervosité d’une époque. Plus une époque est nerveuse, disait-il, plus elle change vite de mode. Il avait raison, puisque les modes autour de nous changent extrêmement vite, mais il avait tort puisqu’il n’avait pas pensé aux modes qui changent de plus en plus vite et sont cependant définitives, comme les tatouages.
Se faire tatouer, c’est prendre une décision pour la vie ou presque. Ce qui est frappant dans le tatouage, c’est son caractère définitif alors même qu’il obéit au mouvement de l’éphémère. Il n’y a que la mode qui peut nous faire faire ça, autrement dit transformer le goût d’un instant en un choix définitif.
Une fois de plus, la mode est un mensonge auquel tout le monde veut croire.  

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