Les commémorations de l'automne

Emmanuel Macron,  Anne Hidalgo,  François Hollande, la ministre de la Justice Nicole Belloubet, le Secrétaire d'État de l'Économie et des Finances Benjamin Griveaux, devant la plaque commémorative des attentats du 13 novembre, à Paris.
Emmanuel Macron,  Anne Hidalgo,  François Hollande, la ministre de la Justice Nicole Belloubet, le Secrétaire d'État de l'Économie et des Finances Benjamin Griveaux, devant la plaque commémorative des attentats du 13 novembre, à Paris. ©AFP - ETIENNE LAURENT / POOL
Emmanuel Macron, Anne Hidalgo, François Hollande, la ministre de la Justice Nicole Belloubet, le Secrétaire d'État de l'Économie et des Finances Benjamin Griveaux, devant la plaque commémorative des attentats du 13 novembre, à Paris. ©AFP - ETIENNE LAURENT / POOL
Emmanuel Macron, Anne Hidalgo, François Hollande, la ministre de la Justice Nicole Belloubet, le Secrétaire d'État de l'Économie et des Finances Benjamin Griveaux, devant la plaque commémorative des attentats du 13 novembre, à Paris. ©AFP - ETIENNE LAURENT / POOL
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Les commémorations font toute autre chose que ce qu’elles prétendent faire… C’est ce qu’expliquait Durkheim lorsqu’il disait que « le rite agit mais il n’agit pas comme il dit ».

Après les énormes mensonges, il y a les commémorations. Parce que les commémorations font toute autre chose que ce qu’elles prétendent faire… C’est ce qu’expliquait Durkheim lorsqu’il soulignait le fait que « le rite agit mais il n’agit pas comme il dit ». 

C’est particulièrement visible en ce mois de novembre où nous avons tant de choses à commémorer : commémoration familiales de la Toussaint, de la tuerie de 14-18, des assassinats du 13 novembre, comme si l’on s’était mis d’accord pour faire coïncider la mort de la lumière, la mort de la nature, avec le souvenir de la vie d’êtres chers ou d’inconnus, des êtres chers ou des inconnus qui nous ressemblent. 

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On commémore non pas pour les morts mais pour les vivants, pour faire une minute de silence, ou plus, au milieu des polémiques, on commémore pour faire taire un instant les désaccords. 

Et c’est là où le rite ment, puisque les morts ne mettent pas les français d’accord, ni les morts du 13 novembre ni ceux de 14-18 d’ailleurs. La manière de commémorer nos morts, ceux du 13 novembre, comme ceux du 7 janvier 2015, ceux de l’attentat de Charlie Hebdo et de l’Hyper Casher, est tout sauf consensuelle, elle est éminemment politique. 

Car les familles ne se réconcilient pas sur les tombes, c’est même tout le contraire, les tombes sont faites pour que l’on se déchire, et l’on commémore pour oublier que l’on n’est pas d’accord, sur notre politique antiterroriste, sur la complaisance ou pas vis-à-vis de l’islamisme radical. 

Alors bien sûr, que ce soit François Hollande ou Emmanuel Macron, on ne peut pas reprocher au politique de faire ce qu’il sait faire, autrement dit de la politique. Mais on peut lui reprocher de faire croire qu’il existe un moment d’accord et d’harmonie entre les français, alors que les minutes de silence ne servent en réalité qu’à lui donner la parole lui, le politique.