Pourquoi le pape a t il accepté la démission de Monseigneur Aupetit ?

L’archevêque de Paris Michel Aupetit en 2018.
L’archevêque de Paris Michel Aupetit en 2018. ©AFP - CHRISTOPHE ARCHAMBAULT
L’archevêque de Paris Michel Aupetit en 2018. ©AFP - CHRISTOPHE ARCHAMBAULT
L’archevêque de Paris Michel Aupetit en 2018. ©AFP - CHRISTOPHE ARCHAMBAULT
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C’est la question que toute la presse se pose ce matin, de La Croix au Figaro. Dans un contexte autre, l’on pourrait dire que les voies du seigneur sont impénétrables, ici, on se contentera de dire “pardonnez-leur, père, ils ne savent pas ce qu’ils font”.

Bien sûr, des éléments manquent peut-être au puzzle, le Figaro évoque, par exemple, les colères humiliantes pour ses collaborateurs de Monseigneur Aupetit, l’archevêque serait en substance un mauvais manager, mais en réalité personne ne reçoit cela comme une sanction infligée à un mauvais chef d’équipe. 

En revanche, chacun se dit que Monseigneur Aupetit a vu sa démission acceptée par le pape, parce l’archevêque aurait entretenu une relation intime avec une femme - je dis bien "aurait" puisque l’archevêque en question a toujours nié la réalité de cette liaison, ajoutant en substance qu’il ne s’était rien passé entre eux, comme on disait quand on était petit, et qu’il avait désinstallé Tinder, non ça c’est pas vrai c’est moi qui l’a rajouté. 

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Et le Figaro d'expliquer que cette démission a été acceptée pour éteindre une “polémique notoire” - ce qui a mon sens est tout de même largement raté en pareil cas. Car, à quelques semaines de la remise du rapport Sauvé, alors que les révélations sur les crimes sexuels commis au sein de l’église font trembler tous les clochers de France, alors que presqu’aucun responsable de ces crimes n’a été relevé de ses fonctions, le fait de relever Monseigneur Aupetit pour une relation à la fois consentie et niée, envoie un terrible message. 

Alors certes, une église n’a pas à être progressiste, à entrer dans la modernité, autrement dit à considérer que chacun trouve sa propre définition de la vie bonne tant qu’il ne nuit pas à autrui, l’église défend une morale qui entend demeurer distincte de la morale des laïques. Mais une sanction répond généralement à un crime qui choque la conscience commune, or là précisément les vrais criminels sont toujours tenus pour innocents par l’église, comme si le péché était finalement plus sévèrement réprimé que le crime, parce que le péché choque Dieu tandis que le crime ne choque que ses créatures.

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