

Pour les « intactivistes », la circoncision couperait de certaines sensations. Quant aux arguments hygiénistes, ou prophylactiques, en faveur de la circoncision, ils seraient orientés.
- Guillaume Erner Docteur en sociologie et producteur des Matins de France Culture
Faut-il circoncire le problème ?
Ou plus exactement, faut-il faire de la circoncision un problème ? L'Islande et le Danemark s’apprêtent à examiner des propositions de loi pour interdire la circoncision rituelle comme le raconte Antonio Fischetti dans Charlie Hebdo.
L’assemblée parlementaire du conseil de l’Europe, elle, a déjà tranché : elle réclame le droit des enfants à l’intégrité physique. Cet avis n’est que consultatif, mais grâce à lui, juifs et musulmans pressentent qu’ils ne sont pas au bout de leur peine.
S’agit-il d’une mutilation sexuelle ? Faut-il l’autoriser uniquement entre adultes consentants ? Voilà un gland débat national qui s’annonce. Pour ceux qui redoutent la fin du militantisme, voici un nouveau mouvement, déjà puissant aux Etats-Unis : l’intactivisme.
Pour devenir membre, il suffit de militer en faveur de l’intégrité du membre. Pour les « intactivistes », la circoncision couperait de certaines sensations. Quant aux arguments hygiénistes, ou prophylactiques, en faveur de la circoncision, ils seraient orientés.
Parmi ces nouveaux militants se dessine-t-il une nouvelle alliance entre islamophobes et antisémites ? Sans vouloir faire de procès d’intention, juifs et musulmans sont aussi prêts à renoncer à la circoncision, que Nutella à l’huile de palme.
Du coup, le débat autour de la circoncision va accroître la coupure au sein de notre société entre les laïcs et les religieux. Au XIXe siècle, la grande inquiétude des sociologues était de savoir comment la société allait survivre sans le secours de la religion.
Aujourd’hui, la peur est inverse : comment notre société va-t-elle cohabiter avec la religion ? En France, la guerre des religions est terminée. Mais la guerre aux religions, elle, commence. Et son mot d’ordre n’a pas changé : à bas la calotte !
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