Un nouveau texte de Houellebecq

Michel Houellebecq en 2015
Michel Houellebecq en 2015  ©AFP - PATRIK STOLLARZ
Michel Houellebecq en 2015 ©AFP - PATRIK STOLLARZ
Michel Houellebecq en 2015 ©AFP - PATRIK STOLLARZ
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Un nouveau texte de Houellebecq …

Oui, et chaque nouveau texte de Houellebecq est un événement, le dernier souvenez-vous c’était juste avant le 6 janvier 2015, juste avant l’attentat contre Charlie et de l’hyper casher. L’avant dernier texte de Houellebecq, c’est la scène décrite par Philippe Lançon dans son livre Le Lambeau, l’ultime engueulade à Charlie Hebdo, ultime avec Maris, Cabu, Wolinsky et tous les autres, avant leur assassinat. 

Et en lisant ce nouveau texte, je me dis que les textes de Houellebecq sont destinés à s’engueuler, ce sont de véritables trolls littéraires. Tout dans ces quelques pages devrait vous permettre de hausser la voix entre amis. Il s’agit d’un texte court, une conférence, publiée dans Valeurs Actuelles et donnée à la société Oswald Spengler, déjà tout un programme — Spengler, c’est l’un des théoriciens, peut-être le théoricien de la décadence de l’occident dans les années 1930. 

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Dans le texte de Houellebecq vous trouverez tous les spectres qui hantent notre société, chaque ligne convoque nos lignes de fracture, on y trouve pêle-mêle un éloge d’Éric Zemmour, quelqu’un, je cite Houellebecq, qui a « réellement produit des essais historiques de grande ampleur », Éric Zemmour loué mais aussi critiqué car, dit Houellebecq, il a écrit un suicide français alors qu’en réalité c’est un assassinat. Qui est coupable de cet assassinat se demande Houellebecq ? L’union européenne, car, je cite toujours, le monde occidental pris dans son ensemble se suicide. 

Mais attendez, il n’y a pas que Zemmour, dans ce texte, on y trouve aussi une attaque contre Marx et les marxistes, indigents nous dit Houellebecq, et puis enfin une longue digression sur le darwinisme, autour de la lutte pour la vie, entre troupeaux qui se combattent pour le contrôle de territoires. 

Autant le dire, Houellebecq convoque sur quelques pages à peu près tout ce qui nous obsède : la sexualité, l’islam, la condition animale, la technique, la médiocrité du pape actuel, dit-il.

Rien n’est démontré dans ce texte, tout est asséné, mais tout y est. Et c’est peut-être cela le talent de Houellebecq, savoir ce qui nous fait mal, enfoncer sa plume dans nos plaies. Certains écrivains écrivent pour nous rassembler, je pense à Camus, d’autres pour nous diviser, c’est le cas de Houellebecq.