Une nouvelle guerre scolaire…

Des étudiants dans un cours de mathématiques avec leur professeure Vanna Borgo au lycée Michelet, le 30 mai 2017.
Des étudiants dans un cours de mathématiques avec leur professeure Vanna Borgo au lycée Michelet, le 30 mai 2017. ©AFP - Yann COATSALIOU
Des étudiants dans un cours de mathématiques avec leur professeure Vanna Borgo au lycée Michelet, le 30 mai 2017. ©AFP - Yann COATSALIOU
Des étudiants dans un cours de mathématiques avec leur professeure Vanna Borgo au lycée Michelet, le 30 mai 2017. ©AFP - Yann COATSALIOU
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En France, les guerres scolaires, c’est celles que l’on préfère. La bonne nouvelle c’est qu’une nouvelle se profile, la guerre scolaire liée aux méthodes d’enseignement des mathématiques avec l’apparition de la méthode dite de Singapour.

Avec
  • Guillaume Erner Docteur en sociologie et producteur des Matins de France Culture

En raison d'un mouvement de grève ce 19 octobre, cette émission n'est pas disponible à la réécoute.

La guerre scolaire liée aux méthodes d’enseignement des mathématiques avec l’apparition de la méthode dite de Singapour, du nom de ce sympathique Etat autoritaire qui sait empêcher les gens de jeter des chewing-gum et les obliger à compter, on ne sait pas laquelle des deux opérations se fait sous la menace d’aller en prison. C’est vraiment bien d’importer une méthode dite de Singapour à l’école, nos enfants vont ainsi pouvoir apprendre à compter sous le haut patronage d’un pays qui muselle l’opinion condamne l’homosexualité et pratique les châtiments corporels.

Puisque l’on apprend les maths avec la méthode de Singapour, on pourrait apprendre les lettres avec la méthode de l’Erythrée, et la physique avec les bonnes vieilles recettes du goulag. Mais revenons à la méthode dite de Singapour, un pays censé se soucier du droit des enfants d’apprendre les mathématiques et du droit des hommes à piétiner les droits de l’Homme. L’intérêt de cette méthode, c’est qu’elle n’existe pas, enfin pas sous cette forme, comme le déclare un spécialiste aujourd’hui dans le magazine Le Point, c’est une synthèse de tout ce qui fonctionne en didactique des maths.

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Mais en lui donnant un nom, on ne se contente pas de rassembler ce qui est épars, on donne l’impression qu’il y a une méthode qui par l’opération du Saint-Esprit permet d’apprendre facilement ce qu’est une opération. Et si c’est la méthode dite de Singapour, ça n’est pas malgré le fait que ce soit une cité-Etat-dictature, c’est parce que c’est une cité-Etat-dictature, et finalement malgré deux siècles de réflexion pédagogique, le réflexe reste le même, le scolaire doit rimer avec pénitentiaire.

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