Y a-t-il vraiment eu un 10 mai 1981 ?

François Mitterrand salue ses partisans et les journalistes devant le restaurant du Vieux Morvan à Château Chinon, dans la Nièvre, le 10 mai 1981
François Mitterrand salue ses partisans et les journalistes devant le restaurant du Vieux Morvan à Château Chinon, dans la Nièvre, le 10 mai 1981 ©AFP - JEAN-CLAUDE DELMAS
François Mitterrand salue ses partisans et les journalistes devant le restaurant du Vieux Morvan à Château Chinon, dans la Nièvre, le 10 mai 1981 ©AFP - JEAN-CLAUDE DELMAS
François Mitterrand salue ses partisans et les journalistes devant le restaurant du Vieux Morvan à Château Chinon, dans la Nièvre, le 10 mai 1981 ©AFP - JEAN-CLAUDE DELMAS
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Je crois qu’il est largement temps d’en douter.

L’époque doute de tout - de la rotondité de la terre au bénéfice lié aux vaccins - même si l’on met de coté les individus un peu crédules qui croient encore que l’homme a marché dans le Panthéon, et que la gauche il y a quarante ans parvenait à conquérir l’Élysée. 

Franchement, de vous à moi, tout cela doit être de la propagande, difficile d’imaginer une gauche majoritaire et une gauche unie. Franchement, par quel miracle réussirait-on à mettre d’accord des gens aussi différents que les communistes, les socialistes, les gens du CERES et du PSU, et même une poignée de chrétiens de gauche ?

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Franchement, c’est difficilement imaginable que l’on puisse mettre d’accord des gens aussi différents et que ceux-ci pèsent plus de la moitié de l’électorat… La gauche majoritaire, franchement, et pourquoi pas un slogan comme la France unie avec François Mitterrand, un personnage aussi controversé, les jardins de l’Observatoire, la francisque, le monopole du cœur. 

On a dû inventer une fable pareille, un amoureux des écrivains de droite, et pourquoi pas inventer aussi les slogans qui auraient pu l’accompagner au pouvoir, changer la vie, passer de l’ombre à la lumière, ou bien encore la force tranquille… 

C’est un peu comme le calendrier grégorien, le calendrier Mitterrand. On a dû inventer un 10 mai 1981 pour que cela tombe juste, impossible d’imaginer les choses autrement – c’est un complot socialo-communiste pour nous faire croire que la victoire de la gauche est possible alors qu’elle est politiquement minoritaire et qu’elle a juridiquement tort comme le disait André Laignel. 

Le 10 mai 1981, comment croire en une fable pareille, l’union de la gauche, le programme commun, les 110 propositions, déjà maintenant on aurait du mal à en formuler une poignée, difficile d’imaginer que cela puisse fonctionner autrement, cela doit faire partie des mythes de l’histoire de France. Franchement, si la gauche était capable de gagner en France, cela se saurait – s’il avait existé ce Mitterrand pourquoi ne pas le reprendre comme candidat de la gauche, y compris avec un slogan un peu provocateur, je ne sais pas moi, le socialisme est mort, Mitterrand est vivant ?  

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