René Frydman : "La PMA n'est pas une baguette magique"

René Frydman lors d'une conférence de presse le 8 février 2011
René Frydman lors d'une conférence de presse le 8 février 2011 ©AFP - ERIC FEFERBERG / AFP
René Frydman lors d'une conférence de presse le 8 février 2011 ©AFP - ERIC FEFERBERG / AFP
René Frydman lors d'une conférence de presse le 8 février 2011 ©AFP - ERIC FEFERBERG / AFP
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Confirmation de l’extension de la PMA à toutes les femmes, débat sur l’allongement du délai d’accès à l’IVG, crise du système de santé français : le point de vue du gynécologue-obstétricien René Frydman, à l’initiative de la fécondation in vitro en France.

Avec
  • René Frydman médecin spécialiste de la reproduction et du développement de l’assistance médicale à la procréation en France, producteur à France Culture de Matières à penser, auteur de « Intimité en danger » (PUF, 2019).

Retour sur deux sujets d'actualité qui ont marqué la semaine :

Mercredi, lors de son discours de politique générale à l'Assemblée Nationale, Edouard Philippe a donné une impulsion attendue à la réalisation d'une promesse de campagne d'Emmanuel Macron, l'extension de la PMA à toutes les femmes, en annonçant que le projet de loi bioéthique, érigé en priorité, serait examiné fin septembre à l'Assemblée.

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Après avoir adopté mardi le projet de loi Santé d'Agnès Buzyn , le Sénat a débattu longuement de l’allongement de l’accès à l’IVG. Un amendement de la sénatrice PS Laurence Rossignol (ex ministre de la Famille, de l'Enfance et des Droits des femmes) proposant de passer de douze à quatorze semaines de grossesse le délai légal pour avorter a été voté vendredi avant d'être supprimé mardi.

Étendre la PMA si c'est pour obtenir des résultats médiocres, cela ne suffit pas. Cela ne marche pas toujours à la hauteur de nos espérances. Il faut agir sur la prévention, nous avons besoin de recherches, d'un plan de lutte contre l’infertilité. Il faut voir la totalité du problème. 

Ce qui est interdit devient fascinant alors laissons les femmes faire leur choix. Il faut donner aussi un maximum de liberté à tous les acteurs, également en matière de révélation des origines. L'enfant comme les parents doivent être libre. Respectons l'ensemble des acteurs, n'imposons pas un modèle à tout le monde, il faut être assez souple, on ne va pas résoudre tous les problèmes des origines, c'est évident.

On veut repousser le délai de l'IVG parce que les femmes n'ont pas d'accès. Il faut tout faire pour qu'une femme bénéficie d’un accès rapide, sinon elle va toujours dépasser les délais, les repousser ne va rien résoudre. Il faut informer dans les lycées, le problème est là. 

Il faut que la médecine s'adapte à la demande et non pas l'inverse. Pour cela il faut que l'on accentue la notion de territoire de santé. Il faut s'interroger sur ce que l'on offre à ces territoires, et la coordination sur toutes les formes de santé. Il faut un lieu où la démocratie sanitaire puisse s'appliquer à tous les acteurs.