Robert Frank : "Les Britanniques se sentent européens, mais à part, ils regardent toujours la porte de sortie"

La reine Elizabeth 2 devant l'Eurostar, le 5 avril 2004.
La reine Elizabeth 2 devant l'Eurostar, le 5 avril 2004. ©AFP - Adrian Dennis
La reine Elizabeth 2 devant l'Eurostar, le 5 avril 2004. ©AFP - Adrian Dennis
La reine Elizabeth 2 devant l'Eurostar, le 5 avril 2004. ©AFP - Adrian Dennis
Publicité

Les Anglais, l’Europe et nous avec le professeur émérite de l’Université Paris I et spécialiste de l'Europe et des relations internationales Robert Frank, qui publie "Etre ou ne pas être Européen ? Les Britanniques et l’Europe du XVIIe siècle au Brexit" (Belin).

Avec
  • Robert Frank Historien, professeur émérite à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne.

Après avoir rejeté trois fois l’accord conclu par la Première ministre Theresa May avec Bruxelles et voté la semaine dernière contre huit propositions parlementaires pour tenter de trouver une solution, lundi soir, le Royaume Uni se trouvait à nouveau dans l’impasse à dix jours de sa sortie de l’Union Européenne après le rejet par les députés britanniques de toutes les alternatives proposées à l’accord du gouvernement. Mercredi Theresa May a même rencontré son principal opposant politique, chef de la « très fidèle opposition de Sa Majesté » selon son titre officiel, Jeremy Corbin, pour une mission de la dernière chance... Jusqu’à ce nouveau rebondissement hier quand elle a demandé au Conseil européen un report du Brexit jusqu’au 30 juin... In or Out ? Etre ou ne pas être européen ? Telle est donc la question qui occupe une partie de l’Europe depuis près de trois ans, à moins que cette question n’ait au fond trois siècles...

Je pense que Theresa May joue sur la peur. Elle espère que l'Union Européenne cède. Elle ne se rend pas compte que l'Union est assez unie face à elle. Elle espère un report pour avoir un peu plus de temps pour négocier. 

Publicité

L'identité européenne est trop faible par rapport aux identités nationales. On ne peut pas la rayer d'un revers de main et de ce point de vue le Brexit est un laboratoire d'identités. L'erreur des populistes de Grande Bretagne est d'avoir cru que chacun a une identité exclusive. On ne peut pas trancher cette question identitaire par un simple référendum.

On pourrait imaginer un débat transnational avec un espace public européen. Jusqu'alors les débats étaient cloisonnés car le débat est centré sur les enjeux nationaux de chaque pays. Or, un véritable débat démocratique européen et transnational est urgent. 

Le choix musical de Robert Frank : Yesterday des Beatles

Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.

Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt.

L'équipe