Amy Dahan: "Il faut prolonger le ralentissement du monde"

L'historienne des sciences Amy Dahan.
L'historienne des sciences Amy Dahan.  ©AFP - Ludovic Marin
L'historienne des sciences Amy Dahan. ©AFP - Ludovic Marin
L'historienne des sciences Amy Dahan. ©AFP - Ludovic Marin
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Au moment où la crise sanitaire semble céder du terrain, il est temps de s’interroger sur les promesses du "monde d’après" : climat, écologie, économie et voies de sortie possibles de ce moment inédit avec l'historienne des sciences Amy Dahan.

Avec
  • Amy Dahan Historienne des sciences, mathématicienne, directrice de recherche émérite au CNRS, co-auteure avec Stefan C. Aykut de « Gouverner le Climat ? 20 ans de négociations climatiques ».

C'était hier la journée mondiale de l'environnement. Pourtant, mise à part Hervé Gardette qui en a fait sa chronique hier matin sur notre chaîne, cette journée a eu relativement peu d'écho. Pourtant, parmi les penseurs du "monde d'après", ils et elles étaient nombreux à réfléchir à ce que serait une relance économique durable, à prôner la relocalisation agricole et industrielle, à vouloir remettre au coeur de la société un certain nombre d'activités laissées à la marge et à appeler de leurs voeux un monde plus écologique, plus soucieux du lien avec le reste du monde vivant. 

Au moment où la question de ce qui va advenir se pose de façon urgente devant la crise économique et sociale, il est temps de s'interroger sur les promesses du "monde d'après" et sur les voies de sortie possibles de cette situation inédite avec notre invitée, historienne des sciences, directrice de recherche émérite au CNRS, auteure en 2015 d'une somme intitulée Gouverner le climat, vingt ans de négociations internationales aux presses de Science-Po. 

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Cette crise est l'occasion de rééxaminer les choses. Ces trois mois d'arrêts du monde ont provoqué une baisse des émissions de gaz à effet de serre, qui nous donnent une idée de ce qu'il faudrait qu'on fasse. Ce n'est pas le collapse ni la fin du monde, mais c'est un véritable ralentissement. Et nous réalisons que les formes de gaspillage, de production, d'accélération ne sont pas nécessaires, et sont même préjudiciables à nos épanouissements. 

On parle d'injecter des milliards dans l'automobile ou dans l'aérien. Mais la question de la mobilité demande un plan clair de la part de l'Etat : il ne s'agit pas simplement de sauver Renault ou de faire plus de voitures électriques, si c'est pour produire des voitures très lourdes et peu frugales, comme c'est le cas avec les SUV, qui sont une catastrophe.

Il faut comprendre que la science est une tache sérieuse, qui demande du temps et un certain nombre d'efforts. Et qui demande aussi des investissements : nous avions entendu il y a trois ans qu'on allait beaucoup investir dans la recherche. Il y a eu des investissements, mais il faut que la science ait une place claire dans notre pays, et que le milieu de la recherche soit reconnu, avec toutes ses prérogatives.

Le choix musical d'Amy Dahan ♪♫

  • Alger Alger - Lili Boniche

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