

L'actrice et réalisatrice libanaise Nadine Labaki vient nous parler de son dernier film "Capharnaüm" prix du Jury à Cannes en 2018, qui sort mercredi 17 octobre.
- Nadine Labaki Réalisatrice.
"Capharnaüm"
C’est l’histoire de Zain, un enfant des rues de Beyrouth. Au début du film, on le voit devant un juge, à côté de ses parents, qu’il attaque en justice pour l’avoir mis au monde. Le film est construit sur un flash-back, et donne à voir la vie de Zain avant, dans la rue, puis en prison pour avoir tué un homme (on apprendra au cours du film dans quelles circonstances). Dans le film, Zain a 12 ans. Mais dans la vraie vie, Zain en a 14. C’est un petit Syrien réfugié au Liban dont la vie a été sensiblement la même que dans le film de Nadine Labaki, qui a choisi de donner la parole à cet enfant qui se bat pour exister et crie sa colère à la face des adultes. Film bouleversant sur l’enfance maltraitée, brimée, bafouée, le troisième long-métrage de l’actrice et réalisatrice libanaise a été ovationné pendant vingt minutes au festival de Cannes, avant de recevoir le Prix du Jury. Tourné caméra à l’épaule et à hauteur d’enfant dans les rues de Beyrouth, c’est un film coup de poing universel sur tous les déshérités et les invisibles, car outre les ravages du manque d’amour, il montre la difficulté d’exister pour des êtres qui n’ont pas de papiers. C’est une fiction nourrie de documentaire et soucieuse de réalisme, qui évoque les grands films du néoréalisme italien, un vrai film de cinéma.
Nadine Labaki :
C’était nécessaire d’aller au plus près de la réalité. Donc l’écriture du scénario était en parallèle des recherches que l’on faisait. Ce film, c’est le résultat de quatre ans de recherches. Le point de départ c’était l’enfance, maltraitée, négligée, violée. Et au fur et à mesure, j’ai voulu parler de l’esclavage moderne, comprendre la justice, comment elle se comportait face à ses enfants. Tous ces thèmes s’entremêlaient, ils sont inséparables.
Nadine Labaki revient sur le déroulement de son film "Capharnaüm" :
Je travaille avec l’intuition, l’instinct. On compare Capharnaüm avec The Kid de Chaplin, mais ce n’est pas intentionnel. On travaille avec ce que le film nous demande de faire et c’est en discutant, qu’on se comprend mieux.
L’instinct maternel m’a aussi guidé : les enfants se sentaient aimés sur le tournage. C’est en dehors du tournage que le danger existe. Ce tournage, c’était plutôt un havre d’amour pour ces enfants.

Le fil du film c’était : comment garder la vérité des enfants en les ramenant à la fiction.
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