Deuxième tour des élections législatives : des bleus à l’horizon ? (2ème partie)

Hémicycle de l'Assemblée Nationale
Hémicycle de l'Assemblée Nationale  ©AFP - BERTRAND GUAY
Hémicycle de l'Assemblée Nationale ©AFP - BERTRAND GUAY
Hémicycle de l'Assemblée Nationale ©AFP - BERTRAND GUAY
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Pour décrypter les résultats du deuxième tour des élections législatives, Guillaume Erner reçoit Gaël Brustier, chercheur en sciences politiques, membre de l'Observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean Jaurès

Avec
  • Frédéric Says journaliste à la rédaction internationale de Radio France
  • Gaël Brustier Chercheur en science politique, membre de l'Observatoire des radicalités politiques de la Fondation jean Jaurès

Sans surprise, c’est bien une majorité absolue qu’a obtenu la République en marche à l’issue du second tour des législatives. Cependant cette majorité n’est pas aussi large que prévue. Elle permet néanmoins un renouvellement important au sein de l’Assemblée nationale, et souligne la remise en question des partis traditionnels. Un des chiffres notables de ce second tour est celui de l’abstention, de près de 58%. Gaël Brustier, docteur en sciences politiques et auteur de Le Mai 68 conservateur : que restera-t-il de la Manif pour tous ?, réponds aux questions de Guillaume Erner et de Frédéric Says, journaliste politique de France Culture, à propos des résultats de ces législatives.

Quel est votre point de vue sur ce résultat en demi-teinte des législatives, avec un « dégagisme » important annoncé et puis finalement avec un certain nombre de têtes connues en politique qui conservent leur siège ? Guillaume Erner

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C’est vrai qu’il y a eu un sursaut assez surprenant dans l’entre-deux-tours. On a vu des coalitions locales qui se sont formées pour battre les candidats de la République en marche. On s’aperçoit qu’il y aura différentes sensibilités représentées à l’Assemblée nationale. D’autre part se dessine les contours d’un vote « anti-macroniste » assez puissant. On a vite compris que la présidence de Macron était une présidence écrasante. Entre à l’Assemblée nationale une nouvelle classe politique relativement atone à laquelle on ne demanderait pas beaucoup de contributions. Gaël Brustier

"La droite française poursuit sa crise existentielle"; "[Le PS] est un parti en lambeaux"

On disait il y a quelques semaines que c’était une élection imperdable pour la droite. Comment les Républicains vont-ils survivre à cela ? Guillaume Erner

La droite française poursuit sa crise existentielle, tiraillée entre deux pôles, un pôle plutôt identitaire, national, conservateur et un pôle plus libéral et européen. Jusque-là elle arrivait à faire une sorte de syncrétisme. Mais face à Emmanuel Macron, elle ne peut plus y parvenir. La droite est vouée à accentuer sa crise.

Le Parti Socialiste (PS) a perdu son patron, des anciens ministres, une jeune garde, ses bastions dans le Nord et dans le Sud-Ouest. Comment peut-il ne pas mourir ? Frédéric Says

Il ne peut pas. Son noyau électoral a explosé. Il n’y a pas de vision du monde commune au PS. C'est un parti en lambeaux, ne fonctionnant pas comme un intellectuel collectif. Cela ne veut pas dire que les idées sociales-démocrates sont écartées de la vie politique, cela signifie que le PS ne peut absolument pas se relever dans l’état actuel des choses.