

Les Nuits debout sont-elles un symptôme de plus d'une crise de la représentation ? Faut-il repenser les institutions de la démocratie représentative ? L'historien Pierre Rosanvallon, spécialiste des mutations de la démocratie, nous livre ses réflexions. Avec le philosophe Alain Finkielkraut.
Pour cette seconde partie de l'émission sur les évolutions des formes démocratiques ( retrouvez la première partie ici), l'historien Pierre Rosanvallon débat avec le philosophe Alain Finkielkraut, qui témoigne de son passage mouvementé à Nuit Debout ce week-end, où il fut insulté et expulsé de la place de la République.
La nuit debout c'est, nous dit-on une agora, une agora où la discussion règne. En réalité, c'est le même qui fraye avec le même. L'autre c'est l'ennemi. C'est intéressant, malgré tout, je ne veux pas donner trop d'importance à ce qui m'est arrivé. Il s'agit pour Nuit Debout en quelque sorte de manifester le besoin d'un monde postérieur à la bourgeoisie et au capital, où pourrait s'épanouir une véritable communauté humaine et on commence par purger, comme s'il n'y avait pas eu de XXe siècle, comme s'il n'y avait pas eu d'expériences totalitaires, on commence par purger cette communauté de toute présence divergente, dissidente, étrangère. Je pense qu'il y avait des gens à Nuit Debout qui étaient désolés de ce qui m'était arrivé, mais ils étaient apparemment très minoritaires. Alain Finkielkraut
PublicitéCe que j'ai pu constater en traversant la rue, c'est que ça ne prend pas. C'était samedi soir, les gens allaient au théâtre, en sortaient (...) ils ne prêtaient aucune attention à ce qui se passait à quelques mètres d'eux. C'est comme une petite bulle révolutionnaire, au milieu d'une ville complétement indifférente. Je m'interroge sur l'extraordinaire publicité donnée à ce mouvement par les médias. On lui a fait le lancement de Star Wars alors que c'est une petite kermesse sous cloche. Alain Finkielkraut
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