Emmanuel Macron et Marine Le Pen arrivent en tête du premier tour avec respectivement 23,87% et 21,43% des suffrages. François Fillon, troisième avec 19,94%, appelle à voter Macron le 7 mai. Jean-Luc Mélenchon, avec 19,6%, refuse de donner une consigne de vote. Décryptage avec nos invités.
- Hervé Le Bras Démographe, historien, directeur d'études à l'EHESS et chercheur émérite à l'INED, titulaire de la chaire territoire et population à la Fondation Maison des sciences de l’homme, il réalise une chronique pour le mensuel Zadig, "La France à la carte"
- Béatrice Giblin Géographe, professeure émérite à l'Institut Français de Géopolitique (Université Paris 8), et directrice de la revue Hérodote
Les pauvres les chômeurs votent Front national, les gagnants, ceux qui sont dans la mondialisation votent Macron. Il faut sortir de cette vision simpliste. Si on veut comprendre les choses, il faut rentrer dans une complexité un peu plus forte et dans des analyses plus fines. Vous pouvez à l'intérieur des métropoles, avoir des gens qui vivent très mal, qui sont aussi au chômage, qui ont du mal à boucler leurs fins de mois mais qui se trouvent au sein d'une dynamique sociale et culturelle qui fait qu'ils vont avoir les outils pour résister au vote Front national. En revanche, quand vous êtes dans une petite ville, dans une zone à 50 habitants au km2, où les activités sont à l'extérieur de la ville, là vous avez un sentiment d'abandon. Mais ce qui ne veut pas dire que vous allez forcément mal ! Béatrice Giblin, géographe
Béatrice Giblin est géographe. Elle a fondé l’Institut français de géopolitique de l’université Paris VIII et dirige la revue Herodote. Elle vient de publier Le paradoxe français. Entre fierté nationale et hantise du déclin (ed. Armand Colin).
Hervé Le Bras est démographe et historien, directeur d’études à l’EHESS. Il vient de publier Malaise dans l’identité ed. Actes Sud.
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